Traversée des Pyrénées à vélo

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Trans-Pyrénées à vélo
   

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Itinéraire et profil altimétrique: (Cliquez sur le vélo)

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La traversée en 5 min...

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Sommaire

Pré-départ/Ségalas Villeneuve sur lot
Bidart-Saint Jean le Vieux
Saint Jean le Vieux-Saint Engrace
Saint Engrace-Escot
Escot-Argeles Gazost
Argeles Gazost-Saint Marie de Campan
Saint Marie de Campan-Portet de Luchon
Portet de Luchon-Portet d'Aspet
Portet d'Aspet-Aulus les Bains
Aulus les Bains-Les Cabannes
Les Cabannes-Axat
Axat-Laroque de Fa
Laroque de Fa-Mailhac
Mailhac-Olargues
Olargues-Montlaur
Montlaur-Pampelonne
Pampelonne-Molières
Molières-Dausse
Dausse-Ségalas

Pré-départ:Ségalas-Villeneuve sur Lot-30km-1h20min

Pré-départ : Ségalas-Villeneuve sur Lot-
30 kilomètres et 1h20 environ pour parcourir Ségalas où habitent mes parents et Villeneuve sur Lot, le tout en Lot où je retrouve Vincent et sa mère. Un pré départ court mais qui me laisse penser que je vais rapidement basculer dans un mode de cycliste nomade mais aussi que ma petite préparation ne fait pas de moi un sportif totalement à la ramasse. D'un grand saut de voiture nous sommes propulsés à Bidart où nous passerons la soirée chez nos amis qui nous accueillent pour l'occasion. Nous passons la soirée devant Pays-Bas-Brésil (3-0) et une nouvelle déculottée pour les organisateurs malheureux de la coupe du monde version 2014.

Bidart-Saint Jean le Vieux-73.8 km-  4h 43 

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C'est ici et maintenant que commence véritablement le périple. Petit déjeuner ingurgité, il est temps de partir. Le départ est un peu traînard. Pas facile de se mettre dans la peau du cycliste mais le rythme sera très vite pris par la suite ! Nous allons, ces premiers jours être suivis par une partie de la famille de Vincent, qui fera à peu près le même parcours, en voiture. C'est donc très léger pour Vincent (et en charge normale pour moi) que nous partons en fin de matinée. Il n'est pas très simple de sortir de Bidart et les impressions d'itinéraires que Vincent a pris soin de faire sont d'un grand recours. Malgré cela, dans le dédale des rues basques de la côte, nous parvenons à nous égarer. Ca monte et descend en permanence, les noms de rues sont exotiques et l'ambiance devient très vite champêtre. Les maisons sont en général très  typées et souvent magnifiques. Dans le beau village d'Ustaritz il n'y a quasiment personne dehors sauf devant l'unique boulangerie où les gens font la queue jusque dans la rue. Le pain au pain sera notre repas de midi...que nous dégusterons sur un banc dans la ville d'Hasparren. Nous abordons la traversée par un régime alimentaire de grande qualité ! Après les premières grosses côtes, je commence à m'interroger à propos de la pertinence du braquet de mon VTC, qui semble bien trop gros pour espérer gravir les cols, le vélo chargé. Je réalise à ce moment là que le grand pignon des VTT sur lequel roule Vincent est environ 2 fois plus gros que le mien !! Soit…nous verrons ça plus tard. Le moral est très bon et nous retrouvons Thierry, le beau-frère de Vincent,  et la famille à 8 km de l'arrivée. Il terminera l'étape avec nous, sous la chaleur. C'est à Saint-Jean-le-Vieux que nous trouvons une aire de camping naturelle, en bordure de route mais sympathique par sa simplicité et son prix (15€ pour 3 !).  Nous monterons le camp et prendrons le repas en famille dans le camping relativement vide. En soirée nous nous dirigeons vers un bar de Saint-Jean-Pied-de-Port pour regarder la finale de la coupe du monde de football  Allemagne-Argentine (1-0, prolongations). La Transpyrénéenne est lancée.

                                                                             
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Saint Jean le Vieux-Saint Engrace

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La première nuit ne fut pas terrible. La tente, déjà, un peu exiguë, puis les duvets, plutôt chauds pour les températures douces qui règnent. Le réveil se fera sous la pluie et le matériel sera plié mouillé. Petit déjeuner sous la bruine et c'est vers 11 h que nous démarrons pour lancer la série des cols. En route vers Iraty.  Le ciel bouché n'entame en rien notre moral, nous sommes prêts à nous mesurer aux pentes basques.  La route commence par 14 km assez tranquilles jusqu'au début du col Bagargui : 17 km à plus de 5 % mais 6 fois deux chevrons sur la carte Michelin ! Alors la route s'élève : 10 puis 11 %. Dur, dur....pour nos organismes peu habitués. Je suis condamné à monter sur le gros braquet de mon VTC, en force avant le col d'Haltza (782 m). C'est vite très beau, les montagnes bien vertes nous ravissent l'œil. Un peu avant le col de Burdincurutcheta (1135 m), Thierry, avec son style en puissance martyrise son vélo et casse sa chaîne! Il doit alors pousser et finira par se faire tracter par une voiture (un espagnol accompagné par un véhicule en expédition de marche forcée semble-t-il). La descente de ce col est très belle et de nombreux vautours tournoient autour de nous. On s'arrête au chalet d'Iraty Cive où les jeunes propriétaires très sympas nous aideront à réparer la chaîne. Coup de chance, sans quoi la randonnée cycliste de Thierry s'achevait ici, au moins temporairement, le temps de trouver un magasin où réparer. L'endroit est superbe : un sentier d'interprétation, un petit lac, des sentiers partout et un environnement très calme et sauvage.  Dans le chalet une petite salle informe et vend du fromage local. Au fond une cheminée fumante aide à sécher quelques affaires.  Les jeunes, connaisseurs du vélo, nous commentent les futures épreuves qui nous attendent. Le Marie-Blanque sera dur ! De là nous poursuivons vers les chalets d'Iraty par une très belle route entre forêt et clairière très dépaysante. Vers le sommet, un grand bâtiment très moderne informe et loge les touristes. L'endroit donnerait envie d'y rester. Il y a ici un fort potentiel de balades en tout genre et nous sommes tous d'accord pour dire que nous y reviendrons dans d'autres conditions. Un peu plus loin nous atteignons le véritable col, le col Bagargui et la petite station de ski de fond d'Iraty. La descente vers Larrau, petit village au pied des montagnes,  sera dure pour nos freins (13 % parfois) mais très agréable sous le soleil. La route continue à descendre le long du gave de Larrau. A Laugibar nous croisons le GR 10, une auberge, un gave limpide et ses Gristes qui se reposent, savourant le bonheur à la Pyrénéenne . De là part aussi un sentier populaire vers les gorges d'Holcarté. Un peu plus loin commence la remontée vers Sainte-Engrâce, assez facile, entre 1 et 5% mais un peu plus dure sur la fin à cause de la fatigue du jour.  Le coin est très paumé et se remarque surtout par sa richesse géologique avec les célèbres gorges de Kakuetta. Pas beaucoup de touristes dans la région, la propriétaire du gîte de ce soir s'en plaindra. Nous aurons à prix gîte un grand appartement face à l'église, surplombant le petit village, face aux montagnes. L'ambiance est exactement ce que je recherchais et l'étape est un véritable coup de cœur pour nous tous. 

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Saint Engrace-Escot

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Le réveil est tardif mais les jambes sont prêtes à bondir hors du lit, et me rappellent par la même occasion que je les martyrisent depuis 2 jours en leur demandant des efforts inhabituels. Nous prenons tous ensemble le petit déjeuner dans la salle commune puis, le gite remis en ordre nous grimpons sur nos montures de métal pour une mise en jambes brutale. Le ciel bleu et le soleil qui inonde la terrasse annoncent une journée encore très chaude, et nous signale par la même occasion qu'un départ plus matinal aurait été de meilleure augure. Les premières pentes par lesquelles nous reprenons l'ascension du col sont raides mais la route qui s'élève au milieu de la forêt offre des secteurs ombragés et des points d'eau rafraîchissants. Nous passons le premier col de Suscousse (1216 m). Les pentes à 10%, 12%, voire davantage cassent les jambes. A l'arrivée au col du Soudet (1540m) Annie et les petites nous attendent avec des encouragements qui ont la fâcheuse tendance à nous entraîner à forcer le rythme. Nous amorçons la descente du col à la recherche d'un coin ombragé pour déjeuner. C'est au col de Labays (1597m) que nous avalons nos sandwiches sous la surveillance rapprochée de magnifiques chevaux de traits en liberté, suceurs de guidon, qui lubrifient de salive le vélo de Vincent. Une fois rassasiés, nous poursuivons la descente par la petite route qui s'enfonce dans la forêt d'Issaux jusqu'à regrimper sur une courte distance jusqu'aux nouveaux cols de Bouezou (1009m) puis d'Houratate (1000m). La route peu fréquentée s'ouvre sur des panoramas magnifiques qui dévoilent des paysages ouverts de versants recouverts de fougères. De larges boucles de bitumes dessinent des courbes au relief en faux
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plats qui laissent rêver à de longs itinéraires isolés et sans difficulté. La route descend jusque Bedous où nous faisons halte à l'office de tourisme qui nous apporte les informations sur la présence de camping puis nous passons par le petit casino du village acheter quelques réserves de barres énergétiques. Bienvenu en vallée d'Aspe ! Nous suivons son gave sans exaspération en longeant la route nationale très roulante jusqu'au village d'Escot. Ici démarre une grosse difficulté …le col de Marie-Blanque (1035m), réputé par son côté ouest pour ses pentes difficiles. Un panneau indiquant le profil des pentes nous amuse par l'accroissement progressif des pourcentages moyen, démarrant tranquillement jusqu'à se dresser vertigineusement. Départ en douceur avec 2% moyen de montée sur le premier kilomètre, jusqu'à environ 8% au 4ième kilomètre où nous nous arrêterons ce soir. C'est en effet dans un camping perdu et quasi désert, au bord d'un court d'eau que nous passerons la nuit, à 7 dans un mobile-home au prix dérisoire. En prime, le gérant nous compte ses histoires locales de gamins, lorsqu'adolescent il faisait la course avec son frère, pour aller planter un foulard au sommet d'un pic alentour. 
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Col de Marie Blanque- Argeles Gazost

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Nous avons pris cette habitude de démarrer tardivement les étapes, bien que nous soyons chaque fois plein de bonnes intentions à partir plus tôt afin d'éviter quelques heures trop chaudes. D'un autre côté il est difficile de faire autrement car le rythme des soirées et des matinées est celui d'un groupe avec lequel nous devons composer. Avant de monter sur le vélo nous faisons quelques échauffements dans le camping. Je fais quelques foulées afin de ne pas trop brutaliser les muscles avec les rudes pentes du départ. Le propriétaire nous conseille quant à lui de redescendre au départ du col où les pourcentages sont plus faibles afin de s'échauffer tranquillement. L'idée est plutôt bonne mais nous n'avons pas pour habitude de rebrousser chemin, ne serait-ce même pour épargner quelques douleurs! Nous entrons donc de plein pied dans cette nouvelle journée de vélo, avec pour introduction et apéritif la deuxième partie du col de Marie Blanque qui grimpe brutalement et régulièrement sans tronçon de repos. Une rampe de 3,5 km qui se monte relativement bien étant donné notre fraîcheur matinale. Depuis le sommet nous descendons vers le plateau de Bénou, splendide décor de pâturages verts, vastes et bucoliques. La seconde partie de la descente du col nous emmène jusqu'à Bielle qui marque l'entrée dans la vallée d'Ossau. Nous contournerons Laruns par une route secondaire au revêtement de qualité médiocre et attaquerons la seconde difficulté du jour, bien plus longue que la première. Nous atteignons les Eaux Bonnes, ancienne station thermale désertée où nous déjeunons. Dans le parc de la citée fantôme nous avalons nos maquereaux en boite puis reprenons l'ascension proprement dite des 12 km du col d'Aubisque (1709m). A 8 kilomètres du sommet, Thierry déjà dans une digestion difficile, et fatigué depuis ce matin, est pris d'une insolation, et voit ses forces l'abandonner. Il s'apprête à renoncer. Nous le laissons là, informant la voiture balaie toujours dans les parages, et poursuivons quant à 
nous la montée du col sous une chaleur étouffante. Nous faisons de fréquentes pauses, d'une part pour se reposer d'une grimpée qui prend des heures, et d'autre part pour se rafraîchir et s'abriter du soleil brûlant. Un cours d'eau salvateur nous permet de nous tremper et de refroidir la machine humaine qui sue à grosses gouttes. Nous continuons, et petit à petit avalons les kilomètres, passant tout d'abord à la station de Gourette. Enfin les 4 derniers kilomètres nous permettent d'atteindre le sommet que je suis bien satisfait de voir enfin, les cuisses brûlantes. Pendant ce temps Thierry s'est repris et est remonté sur son VTT. Nous sommes surpris de le voir, épuisé certes, mais valeureux vainqueur d'un des cols les plus réputés des Pyrénées. Si l'ascension est belle, et le col panoramique, la descente par l'autre versant, dans la lumière descendante, est à mon sens plus belle encore, la réjouissance du sommet vaincu en plus. Le cirque du Litor dans lequel nous dévalons les pentes est de toute beauté, et la route qui franchit la roche par des tunnels est splendide. Une belle descente donc, avant d'avaler les 2 km de pente supplémentaire qui mènent au col du Soulor (1474m). Nous fêtons cette ascension en buvant une bière au bar d'altitude, puis basculons pour la longue descente, toujours superbe, qui nous emmène à Arrens. Nous devons trouver dans ce secteur un lieu d'hébergement, retrouvant par la même occasion la caravane réduite qui nous accompagne, également en quête de couchages pour la nuit. Mauvaise nouvelle : gîtes et camping sont tous complets, ce qui nous sera confirmé au fil de nos recherches. Nous sommes contraints de descendre à Argeles Gazost, où nos longues investigations ne seront pas plus fructueuses. L'alternative est de partir sur Lourdes où nous réservons deux appartements en résidences. Opérations accrochage des vélos sur les portes vélos, la nuit tombante. Il est 22h quand nous posons nos affaires. Voici une journée bien remplie. Une petite ballade nocturne nous fait tourner en voiture pour finalement trouver une pizzeria a quelques enjambées de nos chambres !
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Argeles Gazost-Sainte Marie de Campan

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Nous partons comme à l'accoutumé tardivement, d'autant que nous devons remonter depuis Lourdes avec les vélos sur les portes vélos des voitures. Nous devons remonter la vallée jusque Pierrefite puis Luz Saint Sauveur ; route très fréquentée et peu intéressante. Le dénivelé progressif sous la chaleur est usant et plus pénible qu'apaisant pour ce début d'étape. Nous déjeunons au bord du gave où nous sommes davantage tentés par la sieste que par la longue ascension en perspective. Il faut pourtant bien se motiver et s'activer car l'heure est déjà bien avancée et les heures chaudes encore à venir nous promettent quelques belles suées. Les 7 premiers kilomètres du col sont épuisants et sans aucun intérêt. Rouler sous un soleil cuisant sur une route bitumée qui renvoie la chaleur, dans une circulation assez intense me laisse un goût de non sens. Nous arrivons à Barèges et ses paysages qui témoignent encore des grandes crues de 2013. Une exposition photographique relatent les dégâts importants : maisons emportées, route effondrées…En quittant la station hivernale, la route quitte les zones urbanisées pour s'ouvrir sur des paysages d'altitude. L'ancienne route rebaptisée " voie Laurent Fignon " quitte l'accès principal emprunté par les voitures qui montent au col, et grimpe sur plusieurs kilomètres jusqu'au pont de la Gaubie, point de départ de nombreuses randonnées dans le massif du Néouvielle, et site déjà remarquable. A partir de là la route est interdite aux véhicules motorisés, ce qui plante un décor superbe pour continuer l'ascension sans autre préoccupation que celle de rogner un à un les mètres d'asphalte. Thierry est comme la veille au bord de la rupture. Il parviendra jusqu'au bout de la voie Fignon qui rejoint la route principale du col quelques kilomètres plus haut. C'est ici, à 4 kilomètres du sommet qu'il abandonne finalement, à bout de force, sans plus aucune énergie pour lui permettre d'avancer. Nous le laissons là et reprenons pour le dernier tronçon. C'est une montée de longue haleine, à force de patience et de tour de pédales que nous grimpons les derniers kilomètres à une allure qui peut sembler dérisoire à celui qui n'est pas sur le vélo! Nous nous hissons vers le col dans l'esprit des grimpeurs du tour de France qui franchissent héroïquement les rudes pentes. Enfin, nous arrivons au bout des 18 kilomètres de grimpe pour atteindre un des plus mythiques cols de nos montagnes favorites : le Tourmalet (2115m). Dominé par le Pic du Midi de Bigorre, prisé par le vent qui s'engouffre, le col d'altitude dévoile une vue plongeante sur les lacets qui font tant mal aux jambes des cyclistes. Thierry nous rejoindrons un peu plus tard en voiture, malheureux de n'avoir pas atteint le sommet. Il est tard et la lumière commence à baisser ; il nous faut descendre sans tarder trop, enfilant nos gilets jaunes fluo pour être bien visibles. Sur les premiers lacets de la descente des campings-car sont déjà installés, en position pour le passage du tour de France qui se ferra dans 48 ou 72 heures. 17 kilomètres de descente qui font chauffer les patins de freins, passant par la Mongie et les parkings déjà bien remplis de véhicules qui s'installent aussi pour l'étape reine. A Sainte Marie de Campan nous prenons possession d'une chambre d'un gite totalement désert. Les couloirs sont tapissés à l'effigie des cols et du tour de France. Nous sommes dans un fief du vélo, bien à notre aise. Il est quasiment minuit lorsque toute l'assistance technique qui nous accompagnait depuis quelques jours quitte le village pour rejoindre le Lot et Garonne. Quant à nous il est grand temps de rejoindre nos couches. 
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Sainte marie de Campan- Portet de Luchon

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Nous sommes les seuls occupants du grand gîte, à l'atmosphère paisible et aux parfums du tour de France dont le village est un haut représentant chargé d'anecdotes. Un petit musée illustre les épopées légendaires. Les étapes incroyables de la période de la seconde guerre. 1943 et une étape mythique : Bayonne-Luchon avec 372 kilomètres et 5 grands cols. Les premiers coureurs se couchaient à 21h pour se lever à minuit, et partir en pleine nuit à 1h du matin sur des vélos à pignon unique qu'ils peuvent changer en inversant le sens de montage de la roue arrière, sur des routes qui peuvent ressembler à des pistes de VTT. L'histoire du champion Eugène Christophe qui a cassé sa fourche et porté son vélo sur 10 kilomètres pour atteindre Sainte Marie de Campan fait partie des légendes du tour. Il aura forgé lui-même sa fourche, pénalisé pour avoir laissé le forgeron intervenir. Le petit village est tranquille et toutes ses histoires nous donnent une grande envie d'attaquer à notre tour les routes. La première partie est douce, faite de montées et de faux plats, le long de l'Adour de Payolle, jusqu'à l'embranchement pour la Hourquette d'Ancizan, puis nous attaquons les pentes plus sérieuses du col d'Aspin (1489m). Je me sens en grande forme aujourd'hui, et je fais la montée en solo, sur de mes forces, et une grande énergie disponible, malgré une charge portée un peu plus importante. Je savoure cette ascension. La deuxième partie plus pentue est belle et agréable. Arrivé au col j'attends Vincent et Thierry, assis dans les prairies herbeuses, au milieu des vaches qui mangent paisiblement. Le temps est clair, la vue dégagée et aérée et c'est une grande satisfaction d'être là, et un beau moment de contemplation. Nous déjeunons, confortablement installés dans l'herbe, surveillés de près par les ruminants. Nous ferons une belle descente jusque Arreau, tandis que de fortes rafales ralentissent l'allure. Nous faisons une halte au village puis suivons la Neste dans la vallée du Louron vers Bordères-Louron avant d'attaquer le col de Peyresourde (1569m). Cette ascension n'est pas particulièrement belle mais depuis ce matin je me sens bien, et de ce fait savoure davantage. Nous arrivons ensemble avec Vincent proche du sommet, et croyant le col proche j'accélère pour passer la ligne en tête, mais l'arrivée est 200 mètres plus loin. Vincent fait craquer ses pignons et en profite pour partir à son tour. La ligne est trop loin. L'effort est trop dur. Je relâche. Je ne franchirai qu'en seconde position. Nous prenons une crêpe au bar du col pour nous remettre de ce sprint mal négocié, attendant Thierry qui arrive sûrement. Superbe descente en quittant la route principale pour bifurquer sur la petite route qui mène à Portet de Luchon. Dans le petit village nous trouverons le gîte d'étape vide ; le gérant, voisin âgé, nous ouvre…Une fois de plus nous sommes seuls ! 
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Portet de Luchon- Portet d'Aspet

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Nous quittons le gîte en ayant personnellement avalé quasiment rien. Le départ en descente de col de nécessite pas beaucoup de réserves d'énergie. Je peux donc me permettre de ne prendre des forces que plus tard. Nous filons dans les pentes du col, versant est que les coureurs du tour emprunteront quelques jours plus tard dans la montée. A Bagnères de Luchon, le marché matinal est une bonne occasion pour faire quelques achats. L'ambiance estivale n'est plus la même que celle que nous avions trouvé par un week-end enneigé il y a 2 hiver. Nous devons changer de vallée et pour cela longer la rivière Pique jusque Saint Béat. Notre alimentation est aujourd'hui un peu contrariée, un peu décalée et le début d'étape étant effectué sur un parcours relativement facile, je ne suis pas vraiment dans un rythme pour affronter les difficultés à venir. C'est au pied du col de Menté (1349m) que nous déjeunons avant d'aborder les 9,5 kilomètres d'ascension à 9,5% de moyenne sous un ciel voilé mais une chaleur étouffante. Nous faisons de fréquents arrêts. Si la montée me semble moyennement belle à cause de mon manque de lucidité, l'arrivée au sommet est magnifique. L'atmosphère a changé. Chaque vallée nous emmène à a rencontre de relief, de végétation différente. De grandes et vertes forêts dessinent des paysages bucoliques isolés, bien loin de tout. Une beauté douce a pris la place des sommets de haute montagne. L'Ariège me parle. La descente du col s'enfonce dans d'autres vallées perdues de roches et de forêts. Après un petit repos nous arrivons au pied du col court mais sévère du Portet d'Aspet (1069m). Des rampes raides qui pèsent sur les jambes sur 4,5 kilomètres. Une stèle dédiée à la mémoire de Fabio Casartelli rappelle l'accident tragique dans le tour de France 1995 qui a vu la mort du coureur lors d'une chute dans la descente du col. Un peu plus haut une plaque attire notre attention en bordure de route. Il s'agit de celle de John Brace, spéléologue plongeur qui serait mort en plongeant dans un siphon. En effet à l'endroit de la plaque une petite ouverture à peine large pour pouvoir y passer laisse souffler un courant d'air froid. C'est l'entrée d'une grotte explorée connue sous le nom de grotte de Buhadère. Imaginer entrer dans ce passage étroit me fait froid dans le dos. J'ai retrouvé une énergie et un enthousiasme à rouler et grimper. Dans le style du col de Menté, celui-ci est splendide, dans un cadre sauvage, un temps voilé, donnant des envies d'isolement dans une atmosphère contemplative. Nous descendons au village de Portet d'Aspet où nous nous installons chez Jo, un bistrot du pays de la vie montagnarde, où la bonne humeur de Michelle la patronne cuisinière et l'ambiance bonne franquette qui règne sont une vraie ressource d'énergie. Omelette aux girolles au menu…un délice…Depuis la veille des campings car s'installent là encore sur les pentes du col pour avoir les meilleures places pour le passage du tour à venir. Chez Jo on se prépare aussi à l'événement avec une soirée pré-tour qui à n'en pas douter se terminera dans des tournées répétés et la bonne humeur.   
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Portet d'Aspet-Aulus les Bains

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Les lits se situent à l'étage dans une sorte de dortoirs composé de banquettes. Une cabine en bois rustique avec vue sur l'extérieur compose la salle de bain. Ce matin nous profitons du gîte et de l'accueil sympathique, prenant le temps de prendre un petit déjeuner croustillant en compagnie de notre compagnon de chambre, randonneuse sur les chemins de Saint Jacques. Nous faisons aussi une séance déguisée avec les masques d'Astérix suspendus dans la chambre ; petit partie de rigolade dans un havre chaleureux et convivial. Nous sommes régénérés, et c'est aussi le moment de nous séparer : Thierry remonte le col du Portet d'Aspet pour aller prendre la route qui l'emmènera à Boussens prendre un train pour rentrer. Quant à nous nous descendons le col jusqu'à Saint Lary (à ne pas confondre avec son homonyme du Soulan !), puis suivons la vallée jusque Castillon en Couserans. Arrêt et courses avant de s'enfoncer dans la vallée de Bethmale jusqu'au pied du col de la Core (1395m). De gros nuages inquiétants nous rattrapent dans l'ascension. Le lac de Bethmale est une halte magnifique en bordure de route, mais dans un lieu idyllique pour les passionnés de pêche et de tranquillité, entouré de forêts. J'imagine déjà un bivouac hivernal, réveillé au milieu de sapins recouverts de neige. Pour l'heure c'est la pluie qui s'abat sévèrement sur nous. Nous nous réfugions sous l'abri des gardes pêches qui nous font gentiment comprendre que ce n'est pas un endroit pour abriter les vélos. Après la chaleur des jours passés, c'est sous la brume que nous arriverons au col. Si la vue est quelque peu bouché par la brume et la bruine qui persiste, la descente n'en demeure pas moins splendide dans un paysage forestier de douceur, sauvage, perdu. La route recouverte de gravillons nous obligent à ralentir l'allure. Nous traversons les rues de Seix puis continuons vers Ouest pour prendre la vallée du Garbet. C'est tout au bout, dans un ancien presbytère que nous terminerons notre étape à Aulus les Bains. Joli petit village, station du cholestérol. Des cartes postales agrandies et accrochées à différents endroits de la ville illustrent des scènes du 20ième siècle et témoignent d'un passé proche bien révolu. L'arrivée de la diligence ou le travail au champ en tenue paysanne locale en sont quelques illustrations. Des photographies d'une région qui semblent venir d'un pays lointain
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Aulus les Bains-Les Cabannes

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La nuit dans la chambre de moines a été plutôt bonne, épargnés par les inévitables ronflements des chambres dortoirs. Nous nous réveillons avec la pluie. Le ciel est bien couvert et n'annonce rien de bien réjouissant dans l'immédiat. Nous déjeunons dans la salle commune, bénéficiant au passage-après le morceau de tarte de la veille- d'un reste de cake, attendons une accalmie, avec l'espoir que la pluie fine du moment ne s'intensifie pas. Nous entamons directement les premières pentes du col d'Agnes (1570m) qui s'étire sur 10 kilomètres à 9,5 de moyenne. La montée se fait dans la brume qui empêche de voir le relief doux des montagnes. La pluie s'épaissit et transperce nos veste Gore Tex qui ont de plus en plus de mal à nous garder au sec. Ma pauvre Millet n'est plus imperméable que par temps sec ! Pour ne pas avoir froid je grimpe la totalité du col sans m'arrêter à un rythme soutenu. Arrivés au sommet, le temps bouché, la pluie, le vent nous fait déguerpir vite fait. L'autre versant est un peu plus dégagé et nous permet de saisir le relief d'une Ariège qui a vraiment su gommer les sommets des Hautes Pyrénées pour présenter un décor plus bucolique. La descente est cependant horrible avec le tee shirt trempé et froid qui colle au torse. Nous sommes quasiment transis. Il faut limiter la vitesse pour éviter autant d'être épargnés au maximum par le froid que les glissades sur le sol détrempé ; 4 kilomètres plus bas nous arrivons au pied de l'étang de Lers, magnifique lac encaissé entre 2 cols, sur un plateau. Une passerelle mène au dessus de l'eau. Nous faisons la halte qui mérite mais ne tardons pas. Quelques centaines de mètres plus  loin nous tentons d'aller nous réchauffer en allant boire une boisson chaude dans le petit café d'altitude. Veste et tee shirt mouillés, sans change, il n'est qu'illusion de penser à sécher où même reprendre un peu de chaleur. Il reste de 4 kilomètres d'ascension du port de Lers (1517m). La pluie se calme. Nous attaquons cette splendide pente de difficulté modérée, dans une atmosphère qui me parle toujours autant. La descente qui plonge sur Vicdessos voit la pluie reprendre et redoubler. Les freins de mon vélo deviennent de plus en plus difficile à utiliser, et mieux vaut que j'anticipe les obstacles. A l'entrée du village l'éclaircit pointe puis le soleil fait son apparition. Nous étendons nos affaires, chaussures et chaussettes inclues, pendant que nous avalons des calories, réchauffés par les rayons d'un soleil qui nous apporte un confort et un réjouissement immense. Une fois ravitaillés et secs, nous reprenons la route, ressourcés, suivant la vallée jusque Tarascon sur Ariège. Nous recherchons longuement un lieu d'hébergement que nous trouvons à " les Cabannes ", en suivant la rivière Ariège. Deux possibilités s'offrent à nous pour rejoindre notre point de chute. La première consiste à remonter la route des corniches qui s'élève au dessus de l'axe principal, et de faire encore du dénivelé. La seconde consiste à suivre quelques kilomètres la 4 voies ce qui va à l'encontre de l'esprit que nous recherchons. Malgré tout nous faisons entorse à notre règlement intérieur. Il aurait en effet fallu grimper pour redescendre ensuite, faisant un gros détour, pour ensuite remonter au même endroit le lendemain. Vigilants sur la voie d'arrêt d'urgence de la route à circulation rapide, nous posons nos sacoches dans une des chambres du centre d'hébergement des Oustalous.  
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Trans-Pyrénées à vélo

Les Cabannes-Axat

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Pour une fois nous prenons un départ assez matinal, après un petit déjeuner dans la salle commune, prêts à retrouver nos 2 roues tandis que la jeunesse qui se réveille reprendra bientôt ses tablettes et ordinateurs portables. Objectif premier : rejoindre la route de la corniche qui grimpe assez sec sur 5 kilomètres. C'est ici que nous laisserons les grands cols pour amorcer vers la deuxième partie de notre itinéraire, sans pour autant abandonner les difficultés. La route de la corniche est tout simplement somptueuse et dévoile de splendides panoramas sur la vallée qui mène à d'Ax les Thermes, sur les sommets et la roche propice à l'escalade. Nous traversons plusieurs villages avant de rejoindre la route du col de Marmare (1361m) qui s'élève sur une pente raisonnable pendant 12 kilomètres. Le pourcentage est assez modéré et nous faisons la montée à un rythme soutenu. C'est une belle montée dans un paysage doux alternant panoramas et forêts ombragés. La route redescend puis repart légèrement en montée jusqu'au col des 7 frères (1253m). Si depuis ce matin nous roulons sur des routes peu fréquentées, que dire de celles que nous empruntons par la suite, perdues et isolées dans une nature qui sent l'arrière pays, protégé de tout passage. Le parcours est parfait pour les cyclotouristes que nous sommes. Les routes étroites serpentent et se faufilent entre les ombres des bois, baignées de parfums et de couleurs florales. Nous suivons des gorges inconnues de roches sculptées et taillées. Le village de Niort de Sault est un exemple de site reculé à fleur de rivière où coulent paisiblement plusieurs fontaines et où le vendeur d'ails hèle les villageois depuis la petite place centrale, le coffre de son véhicule ouvert : " ails,…échalotes,… ". Nous continuons de descendre encore la rivière Rebenty, traversant le défilé de Joucou, passant par Marsa avant de retrouver des lieux plus civilisés avec le village d'Axat où nous passerons la nuit. Le village est paisible, agréable, et l'hôtel met à disposition un salon où nous prenons des notes et buvons des boissons chaudes. La transition entre les Pyrénées et le pays audois et est assurée de la plus belle des manières. 
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Axat-Laroque de Fa

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La nuit a été très moyenne et nous nous levons fatigués. Pas de bon augure pour l'étape du jour qui va présenter de nouvelles difficultés. Le soleil cogne déjà tandis que nous déjeunons sur les bords aménagés de l'Aude. Nous prenons la route qui mène au premier col de la journée-col de Camérié (534m)- pour arriver à Lapradelle Puylaurens où s'érige sur son roc imprenable le château cathare qui ravive des souvenirs tant de l'histoire des hérétiques bonhommes que de nos premières escapades sac à dos. Nous quittons l'axe principal pour attaquer le col de Saint Louis (706m) qui débute de manière très raide. A l'écart des Pyrénées certes, loin des cols fameux et réputés, mais cette étape ne sera qu'enchaînements de cols sur des routes isolées, étroites, splendides, alternant entre paysages ouverts et arides et forêts. Nous enchaînons ainsi 6 cols plus ou moins longs, plus ou moins pentus mais dont le cumul sous une chaleur écrasante sera épuisant. Nous faisons la pause de mi-journée à Bugarach, petit village qui aurait dû être épargné par la fin du monde que les médias ont surexposé à cette occasion, faisant le bonheur de quelques charlatans. Totalement cerclé par plusieurs barrages de police au jour de l'apocalypse annoncée, ce lieu connu et reconnu pour son magnétique d'origine rocheuse particulier a finalement attiré plus de journalistes que d'illuminés. Les cols, la fatigue, la chaleur m'usent. Je suis à plat. Où alors ne serait-ce pas le pic de Bugarach qui a absorbé mon énergie ? Toujours est-il que le village est charmant, et une atmosphère paisible, propice à la création artistique comme le dit Vincent. Trois cols plus loin- col de Linas (667m), col de Bancarel (496m), et col de Guilhem- nous nous arrêtons avec soulagement dans le village de Soulatgé, totalement démunis de force. Nous faisons une sieste sur les murets en pierre de la place. Quelque peu remis, nous poursuivons avec le col de Redoulade (752m) qui nous hisse à Auriac sur les ruines de son château qui surplombent la vallée et la foret vertigineusement. Il reste encore un peu de route pour rejoindre Mouthoumet et son office du tourisme qui nous permet de trouver une chambre dans un gîte à 3 kilomètres de là, après avoir franchi un dernier petit col, à Laroque de Fa. Ce sera le terminus du jour, content d'être arrivés, fatigués d'une étape bien belle mais aussi trop chaude et dont je n'ai pas envie de renouveler les efforts plus énergivores que réjouissants. Nous sommes les seuls à occuper l'ancienne étable réinvestie en complexe touristique. Le gîte est situé sur l'enceinte d'un ancien château daté entre le 11ième et le 13ième siècle dont l'histoire fort intéressante nous est comptée par son propriétaire. Sa femme, mi anglaise, mi iranienne, est venue s'installer dans ce coin de l'Aude qui lui rappelle fidèlement le relief de son enfance passé entre Téhéran et la mer Caspienne. 
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https://www.youtube.com/watch?v=k1_onX39oPI
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Laroque de Fa-Mailhac

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Aujourd'hui nous parcourons les derniers paysages de l'Aude. En suivant la route qui vient de Mouthoumet nous franchissons un premier col avant d'obliquer pour prendre une petite route qui grimpe dans un décor féérique. Nous redescendons avant d'observer à distance le château de Termes, magnifiquement planté sur son promontoire rocheux, jouissant d'une situation imprenable, comme tant de citadelles au cœur des Corbières. Le village situé au pied d'une rivière est un enchantement, un havre de tranquillité incroyable, et symbole de plénitude, surveillé par sa forteresse. A la sortie du village ce sont les gorges du Terminet que nous suivons, et ses canyons, suivant toujours les petites routes étriquées. D'autres ruines plus encaissées s'érigent dans un panorama moins majestueux mais non moins remarquable : le château de Durfort. Notre itinéraire nous conduira à Lagrasse, village classé, où un barrage constitue une retenue d'eau limpide propre à la baignade. C'est au bord de ce bassin artificiel que nous nous installons pour déjeuner. Je devrais plutôt signaler que nous nous installons pour que je déjeune, Vincent ayant une boite de pâté appétissante dans ses sacoches, mais qui nécessite un ouvre boite reparti avec le matériel éliminé. D'autres locaux ou touristes arrivent avec les glaciaires fraîches et les paniers pic nic. Lagrasse avec son abbaye bénédictine et sa cité médiévale, son vieux pont roman est un haut lieu prisé par les visiteurs qui vaut le coup d'œil. Nous laissons l'Aude et ses Corbières montagneuses pour aborder un relief plats et les vignes. A Lézignan Corbières nous nous posons dans un bar pour regarder l'étape pyrénéenne du tour qui monte le Tourmalet dans lequel nous avons tant transpiré 2 jours avant. Puis ce sera les longues lignes droites en direction de Mailhac où nous sommes attendus par Jean Charles, un copain que je n'ai pour ma part pas revu depuis une quinzaine d'années. Avec sa femme et ses enfants ils nous accueillent pour une belle soirée autour d'une table savoureuse. Qu'il est aussi bon de laisser momentanément nos boites de maquereaux !
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Mailhac-Olargues

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J'ai mal dormi à cause de la chaleur, mais je me suis rendormi sur le matin. Je suis réveillé par les vibrations de mon téléphone portable qui m'apporte une mauvaise nouvelle : le décès d'une grand-tante. Après quelques hésitations je décide de poursuivre le périple. Le petit déjeuner se prolonge autour d'un café lui aussi allongé, et de souvenir des années étudiantes. Il est presque midi lorsque nous quittons Jean Charles et Sophie pour une étape que nous avons décidé d'écourter. La première partie du tronçon se veut relativement roulante malgré quelques bosses. L'orage gronde. Nous accélérons. Finalement c'est à Saint Chinian où nous nous arrêtons déjeuner que nous n'éviterons pas quelques gouttes. Rien de bien méchant. Nous constatons que les gens sont souriants, et nous saluent tous avec beaucoup d'empathie. La seconde partie du trajet s'élève sur des coteaux boisées et plantés de vignobles. La ballade est très plaisante, d'autant que de succulentes pêches sauvages et des mûres en abondance apportent un coup de fouet et un vrai plaisir sur ces routes bucoliques qui serpentent dans des vallons. Bientôt la végétation change de nouveau. La vigne disparaît. Les monts Espinousse apparaissent plein sud, tandis que des villages perdus balisent le parcours jusqu'au magnifique village de Vieussan qui apparaît à flanc de colline. A partir de là nous suivons l'Orb qui vient de quitter des gorges du même nom. Nous rejoindrons la route principale puis suivrons une voie verte emménagée sur une ancienne voie ferrée, jusqu'au village médiéval d'Olargues. Ses ruelles cachées, son escalier sous galerie, son vieux pont du 11ième siècle limité à l'époque aux charrettes de 2m20 de large, son castrum encré au sommet du village et sa vue panoramique sur le massif Caroux et la forêt en font un site remarquable.
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Olargues-Montlaur

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Nous quittons l'hôtel de la gare pour une journée qui doit nous faire grimper les derniers cols de notre traversée. 12 kilomètres de pente régulière pour un échauffement en longueur nous élève sur le massif de l'Espinousse au sommet du col de Fontfroide. Un petit abri en cas d'orage, un monument de la seconde guerre mondiale et une citation gravée d'Elisée Reclus… Nous restons en altitude sur le sommet du massif, empruntant des courbes de niveau oscillantes en forêt. Après avoir franchi le col de Coustel, nous entamons la descente de l'autre versant dans un paysage vert jusqu'au village en fête pour le week-end de Brusque. Nous faisons un petite halte dans les rues pavées et pentues qui mènent à une tour et un château en ruines. Nous pédalons ensuite jusque Camarès où nous nous renseignons pour trouver une chambre pour la nuit. C'est à Montlaur, quelques kilomètres plus loin que nous trouverons notre havre de villégiature dans une chambre d'hôtes perdue en pleine campagne aveyronnaise. Aujourd'hui le vent de face aura été un ennemi redoutable et désagréable qui use aussi bien dans les montées que sur les secteurs plats. Vincent termine l'étape avec les patins de freins arrière qui frotte sur le disque. Quelques petits réglages s'imposent à l'arrivée ! Nous nous installons sur la terrasse de la propriété à siroter des boissons rafraîchissantes. Dans le salon du gîte où nous sommes installés nous débusquons de vieilles revues de Picsou qui plonge Vincent dans des souvenirs d'enfance. 
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Montlaur-Pampelonne

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C'est le ventre bien rempli que nous aborderons cette journée. Nous prenons un long déjeuner sur la terrasse, dégustant les confitures maisons, des gâteaux et le fromage de Roquefort produit par l'exploitation qui compte pas moins de 600 brebis. Les cultures céréalières occupent l'espace et tire un trait avec le relief que nous avons traversé. C'est en pleine forme, le moral aussi gonflé que le ventre que nous quittons le gîte. L'itinéraire est agréable, embelli par les lumières matinales. Les montagnes sont déjà loin derrière nous. De petites routes peu fréquentées nous conduisent au bord du Tarn que nous longeons jusque Brousse-le-Château. Le long de belles et grandes façades en pierre se tient un vide-greniers. Pas d'emplette prévue! Un superbe pont roman enjambe un court d'eau pour mener à de minuscules rues pavées  où se dressent des maisons de pierres aux toitures de lauzes. Au sommet un château surveille le village paisible, classé, comme tant traversés ces derniers jours, plus beau village de France. Nous déjeunons au bord de l'eau puis reprenons la route par un parcours d'abord plat avant d'aborder la longue monter qui grimpe au plateau où trône Requista. 5 kilomètres de côte qui s'assimile à un bon col. Nous traversons ensuite par de petites routes secondaires, traversant quelques hameaux et rencontrant fréquemment des pruniers qui ont la faculté de m'immobiliser longuement sur les bords de la chaussée. C'est pendant ces ravitaillements- soit dit en passant mon estomac aura tendance à moins apprécier que moi à force d'en rajouter- que nous réalisons que nous sommes dimanche. Une petite erreur de calendrier a en effet la conséquence de n'avoir pas prévu de quoi manger ! Le vent toujours légèrement de face, nous roulons jusque Pampelonne, dans un village à l'animation loin de son presque homonyme espagnol réputé pour ses férias. Nous prenons une chambre dans le restaurant du village, et nous laissons convaincre par la carte alléchante du patron anglais. Les estomacs rétrécis, effrayés par le menu copieux du soir, nous ne regretterons pas notre tablée gourmet. 
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Pampelonne-Molières

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Départ tôt après un petit déjeuner copieux de pains au chocolat et de tartelettes aux fruits. La route qui démarre la journée est facile et roulante. Nous parcourons de longues distances en forêt dans une atmosphère qui me comble, jusque rejoindre la rivière Viaur que nous suivons le long d'une petite route jusque Saint Martin de Laguépie. Nous continuerons de le suivre jusque Saint Antonin Noble Val, village très pittoresque mais aussi très touristique. Après le déjeuner nous serpentons le long de petites routes de campagne dont les paysages nous rapprochent du Quercy et du Lot. Saint Georges est un exemple de petit havre de paix comme nous en rencontrons parfois. Nous y ferons une sieste dans le petit parc devant l'église. Nous traverserons ensuite Cayriech, représentant français des villages fleuris européens, superbement ornementé. Les 20 kilomètres qui suivent cassent les jambes avec des montées et des descentes qui alternent sans discontinuité. Il faut grimper la longue côte qui grimpe à Montpezat du Quercy, autre beau village où nous ne trouverons cependant aucun hébergement. Il nous faudra poursuivre jusqu'à Molières, 13 kilomètres plus loin pour trouver un toit. Le ciel s'obscurcit et ne nous laisse pas le temps de rejoindre l'hôtel. A 7 kilomètres l'orage nous rattrape et une grosse pluie s'abat sur nous. Accroupis sous des buissons nous ne pouvons pas éviter les grosses gouttes de traverser nos vêtements. Nous repartons lorsque l'accalmie arrive et battons des records de vitesse avant de rejoindre, totalement trempés, l'hôtel où la gérante qui nous accueille tout sourire. 
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Molières-Dausse

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C'est la dernière étape pour boucler notre tour. Peu à peu nous avons relâché mentalement, et cette journée est certainement une des plus pénibles. Nous devons enchaîner de longues montées puis redescendre avant de remonter à nouveau, et cela sans cesse. Sans réel intérêt, sinon de nous épuiser physiquement et moralement. Il faut faire preuve d'un peu de pugnacité pour ne pas céder à la seule envie d'arriver. Les vraies difficultés ont été passées, alors il suffit juste de s'abandonner pour quelques heures à des ascensions successives qui nous permettront de finir avec la satisfaction d'être arrivés. Nous passons ainsi Lauzerte, puis Montaigu du Quercy. A quelques kilomètres de l'arrivée nous échangeons de vélo, avant d'en finir en beauté, comme un aboutissement, avec la grosse côte de Super Dausse. Le challenge a été relevé avec brio. Notre transpyrénéenne est bouclée.
https://www.youtube.com/watch?v=kPvfs6pyXPw
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Dausse-Ségalas

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Pour boucler la boucle totalement il me reste à rejoindre Ségalas d'où je suis parti. Dernière étape que je réalise en contre la montre. Certainement pas le record de vitesse de l'histoire du cyclisme, mais un petit défi personnel qu'il me plait de relever. J'appuie sur le pédales sans trop réfléchir, avec comme seul objectif la ligne d'arrivée, et comme seule contrainte de ne pas relâcher l'effort. Au final je mettrai un peu plus de 2 heure pour parcourir les 47 kilomètres au bout desquels j'arriverai rincé mais content de l'être, réjoui à l'idée de toucher au but…
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Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeuxMarcel Proust