 | |  Carnet de route |  | |
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|  |  Carte Pays de Galles |  | |
|  Carte du parc Brecon Beacons |  | |
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|  | | | | | | | |  | Jour 1: Nous quittons Bergerac pour voler vers Bristol que nous atteignons en un peu plus d'une heure à peine. Sans transition, sans perdre une minute, nous roulons jusqu'à Newport, d'abord en bus jusqu'à la gare de Bristol puis en train. A peine arrivés, nous nous dirigeons vers les magasins de sport à la recherche des cartouches de gaz nécessaires pour le fonctionnement des réchauds et qu'il n'est pas permis de transporter en avion. Nous trouvons le gaz pour le réchaud de Vincent mais le mien n'est pas disponible ; c'est ce que nous signifie un vendeur de la boutique. En déplaçant par hasard d'autres cartouches, Vincent trouve celle qui nous manquait. Le vendeur semble tout surpris, et nous tout ravis. Nous sortons donc ainsi munis de notre précieux sésame, les grilles du magasin se refermant derrière nous. On se dirige vers le « bed and breakfast » réservé où nous prenons possession de deux chambres. Thierry et Vincent occupent une chambre double. Quant à moi je m'installe dans une petite chambre voisine. Satisfaits de la chance que nous avons eu de trouver les cartouches de gaz, à l'heure où toutes boutiques de la ville baissent leurs rideaux, nous réalisons que nous avons oublié d'acheter les cartes de randonnée ! Newport apparait comme une ville industrielle, aux nombreuses devantures closes ou en réfaction. Hormis les axes commerçants, rien de bien attractifs architecturalement. Malgré cela je ne vois rien de hideux dans les artères parfois austères que nous traversons. Nous avons bien du mal à trouver un endroit à notre convenance pour diner. Nous passerons la soirée dans un restaurant indien, goutant de bons plats, et bavardant longuement.
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| |  A la recherche du Beacons Way |
| | Jour 2: + 592m ; -389m Un bon petit déjeuner préparé par notre hôte nous emplit l'estomac. Nous laissons quelques affaires propres, et marchons jusqu'à la gare que nous rejoignons juste à temps. Nous changerons de train à Llenelli, puis ferons un bref arrêt à Cardiff où se dresse, en plein centre ville, le millenium stadium, antre du rugby gallois. N'ayant pas de carte, nous avons décidé de descendre au village de Llandovery où nous avons repéré une maison du parc. Peu de temps avant la fermeture de l'office nous débusquons comme espéré les cartes de randonnée de la région. Cette fois-ci nous avons tout, et nous pouvons débuter la marche en début d'après midi , après avoir commencé par une pause déjeuné à la sortie du village. Nous suivons une route dans un paysage de bocages, accompagnés par la présence nombreuse des moutons. Nous marchons ainsi jusqu'à Myddfai, quelques kilomètres au sud. Joli petit village typique, nous profitons pour faire une halte dans un café. Je laisserai à Thierry B le plaisir de déguster une boisson gazeuse au gingembre. Au piquant qu'il laisse au fond de la gorge, je lui préférerai un jus d'orange. A partir de là nous rejoindrons la lande sauvage pour, en un instant, passer d'une zone pastorale à un milieu désertique. Des sommets s'érigent plein sud. Perdant un sentier difficilement identifiable, nous recherchons, en nous orientant à la carte, une vallée vers laquelle nous plongerons, à la recherche d'un bivouac pour la nuit. Le parc que nous traversons à la particularité d'être divisé en parcelles privées. Aussi nous franchissons une succession de portails qui délimitent les espaces clôturés pour les animaux. Un fermier nous indique une ferme où l'on devrait nous laisser planter la tente. En théorie le bivouac est interdit, en pratique il est toléré, dit-on. Le propriétaire du champ nous demandera 5 livres par personne. Nous lui signifions que nous allons chercher un autre site. C'est à cet endroit que nous rejoignons le Beacons Way, sentier qui traverse le parc du Brecon Beacon. En grimpant sur un sentier étroit, nous assurant d'être suffisamment loin et hors de portée de vue du fermier, nous nous arrêterons près d'une rivière, sur un emplacement assez large pour y installer nos deux tentes. Vincent et Thierry B partagent la tente de Vincent qui s'avère être assez réduite en volume pour 2. Quant à moi, je m'étend dans mon igloo où l'espace m'offre le loisir de déballer tout mon nécessaire. Premier bivouac pour nous organiser. La température est fraîche, et nous disparaissons très tot dans nos sacs de couchage.
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| |  | Jour 3: +717m ; -724m Nous avons passé presque 12 heures sous la tente ! Il a fait 1°C. La nuit a été calme, mais le sommeil contrarié. L'air s'engouffrait dans mon sac de couchage dont je n'avais pas bien utilisé le serrage au niveau de la capuche. Vincent a regonflé son matelas de sol percé au niveau de la valve à plusieurs reprises pendant la nuit. Quant à Thierry B, la nuit fut pour lui plutôt confortable. Nous débutons la journée par une bonne mise en jambes avec un raidillon conséquent. Au sortir de la gorge où nous avons passé la nuit, nous grimpons jusqu'à atteindre les crêtes que nous apercevions depuis la lande la veille. Des sommets aux formes arrondies, érodés telles des vagues géantes se dessinent de profil. Nous avons une vue aérienne sur le lac Llyn y Fan Fach. Au pied se tient un refuge. Longuement nous suivons ces crêtes, puis entamons une descente qui nous conduira jusqu'au pied d'un second lac au nom toujours aussi exotique- le Llyn y Fan Fawr- C'est là que nous faisons la pause déjeuner, sur un terrain de bivouac parfait. Il est juste trop tôt pour s'arrêter, et nous devons avancer encore. Le paysage est sauvage. Nous suivons un plateau d'altitude qui nous éloigne du lac, longeant des montagnes exposées plein est. Au bout de la chaine, en contre bas, apparait la vallée habitée, verte et riante, faisant tache dans les couleurs jaunâtre de la lande. On descend jusqu'à la route. Un « campsite » est indiqué sur la carte, et par des panneaux indicateurs. Nous allons repérer le lieu et découvrons un vaste champ pentu avec de rares aires herbeuses plates que le propriétaire nous indique. Nous décidons de nous y installer. La journée a été suffisamment longue et les terrains praticables trop rares pour chercher autre chose. Nous plantons difficilement les sardines dans le rocailleux d'une plateforme protégée par quelques arbres. De l'eau potable est disponible, et un toilette chimique est installé dans un abri au sol moquetté. Une table en bois est meme présent sur notre emplacement. Le vent changeant refroidit l'atmosphère. Nous allumons un feu avec le bois sec récolté dans le champ. Sa chaleur apporte un réconfort très agréable.
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| |  | | Jour 4: +826m; -659m Il a plu une partie de la nuit, et le vent a soufflé en rafale. J'ai alterné les phases de sommeil et d'observation, vérifiant que ma tente ne prenait pas l'eau tandis que la toile extérieure claquait et venait en contact avec le tissus intérieur. Au levé, une trouée dans le ciel nous laisse le temps de plier et ranger les affaires. J'ai mal mis le plastique placé sous la tente qui protège le sol contre la remontée d'humidité. Lorsque j'ai monté la tente, il dépassait du sol, si bien qu'il a fait rigole et l'eau de pluie a ruisselé entre le sol de tente et le plastique. Ce matin le dessous de mon matelas est trempé. Ce n'est pas le moment de tenter de le faire sécher. Nous quittons le site et allons nous installer dans le porche d'entrée de l'église qui nous abrite autant de la pluie qui menace que du vent. J'en profite pour dérouler et étendre mon matelas le temps du petit déjeuner. Pendant que Vincent repart au site chercher sa cuillère qu'il a oublié, nous nous faisons engueuler par un passant. Notre présence semble déranger. Nous partons tardivement. Nous manquons un raccourci qui coupait brutalement les lignes de niveau. Au lieu de cela nous longeons agréablement la rivière, avant de monter progressivement vers de nouvelles crêtes. Nous atteignons d'anciennes carrières de roches dans un paysage bucolique où l'histoire se mêle à la nature. Nous continuons de grimper, arpentant dans le longs de vallons verts plantés de gros rochers qui me rappellent le Burren irlandais. Encore de longues landes, puis un environnement où Vincent voit apparaitre les personnages du Seigneur des anneaux, fortement inspiré par ces contrés sauvages. Une ancienne bergerie en ruines est un endroit idyllique où se reposer quelques minutes. Le temps ne sait sur quel pied danser. Alternance de pluie et d'éclaircies. De nouveau nous descendons vers une vallée puis remontons sur le versant opposé en suivant une voie romaine. Les kilomètres défilent lorsqu'enfin nous trouvons une route qui sonne pour nous comme le moment de pause. Sur les bords d'une rivière nous trouvons un piètre abri du vent pour allumer les réchaud et absorber l'énergie qui commence à faire défaut. La chaleur des plats fait du bien. La journée est loin d'être terminée. Nous quittons le Beacons Way car nous craignons qu'en le suivant nous ne puissions trouver de terrain de bivouac. Ce dernier suit des crêtes et l'expérience que nous avons maintenant de ce milieu ne nous donne pas beaucoup d'espoir. D'autre part nous préférons limiter le dénivelé ; la marche y est plus abritée et les jambes moins exposées. Nous décidons alors de suivre la route sur quelques kilomètres qui paraissent n'en jamais finir, puis obliquons sur un sentier qui présente comme objectif premier une cascade à atteindre. La distance parcourue semble interminable. C'est une petite victoire que de voir enfin se profiler la rivière et d'entendre le son continu de la petite chute d'eau qui s'écoule en amont. Je m'affale sur mon à dos posé au sol, et m'offre quelques minutes de repos, étendu dans l'herbe, avalant une barre chocolaté. Mais il faut déjà remettre le sac sur le dos, et se remettre en marche. Nous retrouvons une route romaine qui nous amène jusqu'à un plateau après une montée progressive. A partir de là nous pouvons espérer trouver un endroit pour dormir. Concrètement aucune zone n'offre de possibilité. Je suis nos pas lents qui centimètre après centimètre nous déplacent sur la carte. La seule solution est de poursuivre encore. Nous quittons le large chemin auprès d'un bosquet, pour bifurquer à 90° vers la droite. Nous nous armons de courage pour aborder la dernière montée de la journée, et nous hisser au sommet d'un petit col. Une descente en une longue progression vers la route que nous apercevons sur notre gauche, nous y conduit enfin. Nous savions que nous y trouverions un parking. Mais ici encore, le bivouac semble compromis. Nous nous apprêtons à continuer de marcher, et grimper le col par la route, lorsque je repère sur la carte un symbole qui m'interpelle. Tentant de déplier la carte, pour lire la légende que le vent et les plis du papier me donnent du mal à trouver, je fais une découverte appréciée de tous : à coté du petit triangle rouge repéré est apposé l'inscription « auberge de jeunesse ». Nous décidons de nous y diriger, en contre bas d'un bois, accessible par un chemin boueux. L'auberge est ouverte. Nous prenons une chambre. La journée longue et éprouvante se termine par une douche et une bonne bière devant les plans dépliés de la région afin de dresser l'itinéraire du lendemain. |
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| |  | Jour 5: +632m ; -863m Nous prenons le petit déjeuner à l'auberge puis retrouvons la route à l'endroit où nous nous étions arrêtés la veille, pour monter jusqu'au col. Quelques voitures sont stationnées sur le parking. Des baraques de restauration rapide proposent des frites ou des boissons chaudes. Nous sommes au point de départ pour le sommet du Pen y Fan, point culminant du sud du Pays de Galles. Nous attaquons l'ascension tandis que le temps devient de plus en plus menaçant. La montée est agréable et la pente nous élève rapidement. Nous atteignons la neige qui saupoudre le sol d'une pellicule fine et fraîche. Le sentier devient moins adhérent. La pluie s'invite de manière de plus en plus persistante. Le sommet s'approche. Lorsque nous l'atteignons, le brouillard nous absorbe. La vue est occultée totalement. Des militaires débarquent au sommet depuis l'autre versant, barda sur le dos, arme à la main. Lorsque nous débutons la descente, le défilé des soldats continu longuement. Trempés, sous bonnets ni gants pour la plupart, certains d'entre eux souffrent clairement, titubent même dans les pentes raides et humides. Nous ne faisons que des arrêts brefs, afin de ne pas se refroidir. Au pied de la montagne, nous prenons le chemin qui part sur la gauche. Trempé sous ma veste qui n'est plus imperméable, concentré pour ne pas disperser la chaleur dégagé, j'omets un sentier qui part quasiment de suite sur la droite. Nous descendons vers la vallée depuis longtemps lorsque Vincent réalise que nous ne suivons pas la bonne direction. En effet l'orientation est totalement erronée. Trop tard pour rebrousser chemin. Nous poursuivons. Une fois la vallée rejointe, nous suivons un cours d'eau puis d'autres chemins et routes qui, dans un labyrinthe d'enclos et de bocages nous aiguille jusqu'à une route plus importante qui indique le village de Llanfrynach. Nous marchons jusqu'au village. Nous le rejoignons après une longue marche. Nous ne pouvons pas nous arrêter à cause du temps et parce qu'il n'y a rien pour s'arrêter ! Dans un abri-bus du village nous faisons enfin un long arrêt pour déjeuner. J'enlève mes épaisseurs mouillées pour revêtir ma polaire gardée bien au sec au fond du sac. Au moment de repartir, je m'habille ridiculement du poncho trop grand de Thierry B, hisse mon sac sur le dos, et me transforme en cosaque gallois. Je recouvre l'ensemble de mon propre poncho. Ridicule, certes, mais au sec ! Nous nous remettons en marche, suivant un canal sur un sentier agréable, plat et reposant. C'est au village de Talybont-on-Usk que nous nous arrêterons dormir, trouvons une place dans une aire de camping emménagée. Nous passons la soirée dans un pub où nous tentons de rivaliser avec les gallois lors d'un quiz oral qui se prolonge longuement. L'ambiance est sympathique et la bière appréciable. |
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| |  | | Jour 6 : + 84m ; -138m
Nous petit déjeunons sous l'avant toit couvert du bloc sanitaire, tout comme nous avions diné la veille. Le temps étant menaçant, nous sommes assurés de rester au sec, abrités du vent, et sans rosée. Nous sommes installés sur les chaises en plastique, monopolisant presque l'accès aux toilettes. La gérante passe et nous fait amicalement la remarque qu'il est interdit de manger ici, et interdit également d'y utiliser les réchauds. « No drink, no eat, no seat » est écrit en gros à coté de la porte d'entrée. Nous plions la tente entre 2 averses et partons le long du canal. De nombreux ponts en pierres enjambent le canal, nous offrant autant d'abris lorsque l'averse devient trop forte. Le chemin plat présente un dénivelé nul pour cette journée. Des péniches nombreuses circulent le long des eaux. Les écluses nous tiennent en observateurs conquis lors du passage de bateaux. Les berges nous emmèneront au village suivant. Depuis là nous quitterons les rives pour un sentier qui nous conduira dans un petit village encaissé de Llangenny, paisible, mais dont la vie est animée par la présence d'un pub chaleureux à l'atmosphère locale. Nous trouvons un site de bivouac, plantons la tente, et allons nous réchauffer en buvant une bonne pinte de bière du pays. |
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| |  | Jour 7: +549m ; -565m
Pour le dernier jour, nous nous levons plus tôt et quittons le bivouac en avance par rapport au jours précédents. Une montée raide et brutale réchauffe rapidement l'atmosphère. Nous traversons des prairies en pente, où les moutons et agneaux bêlent excessivement. A 586m d'altitude nous atteignons le dernier pic de notre parcours après une ascension en un temps record. De là s'amorce la descente ultime pour la ville d'Abergavenny que nous traversons. La gare de train se camoufle bien mais nous finissons par la trouver après avoir slalomé les ruelles à sa recherche. Pendant l'heure qui précède le départ du train, nous profitons pour manger le dernier repas lyophilisé du séjour. Le retour vers Newport est rapide, mais se fait debout dans un train comble. Nous rejoindrons le B&B où nous avons dormi le premier jour. Comme si nous n'avions pas assez marché, nous prenons un taxi pour un village proche, et marchons à la recherche d'un bel et bon endroit pour un repas salutaire. Nous finirons dans un restaurant de médiocre qualité, passant tout de même une excellente soirée en engouffrant nos hamburgers trop secs. |
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Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux | Marcel Proust |
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