Espagne (Andalousie)

Carnet de route

Espagne
   

Plus de photos

Album photos Espagne
  

Voyages en musique

  

Vidéos

Vidéos Espagne (Andalousie)
   

Carnet de route

Carte Espagne

Cliquez pour agrandir l'image
   

Carte Andalousie

Cliquez pour agrandir l'image
   

Sommaire

Départ?
Les cavaliers de Jerez et l'ame flamenco
Bienvenu à Séville...l'appartement...la cathédrale...
Place d'Espagne-Parc Luisa-Quartier Santa Cruz
L'Alcazar
La féria
Triana...en traversant le Guadalquivir
Cordoue et sa mosquée
L'arrivée de Gian Carlo
Grenade et le quartier de l'Albaicin
L'Alhambra

Départ?

Cliquez pour agrandir l'image
Mar 20 :
  Partira...partira pas...partira...Juste en dessous de la ligne ouest-est qui définit les aéroports encore ouverts, et entre les vols annulés à destination du nord de la France et de l'Europe, notre avion au départ de Toulouse est confirmé. Sacré volcan islandais qui pour nous autres voyageurs de toutes horizons se restreint à un " vol quand ? ", et emplit depuis quelques jours les aérogares de tous les aéroports européens, nationaux ou internationaux. Principe de précaution oblige, à tort ou à raison, c'est tout un système de communication qui se retrouve paralysé, parce qu'un volcan à décidé de cracher dans l'atmosphère ses cendres potentiellement dangereuse pour les réacteurs d'avion. La nature nous dompte. Quelle étonnante situation ! Pour couronner le tout, le service sur le réseau ferroviaire est restreint par des grèves. Et bien voyons ! Nous quittons Agen avec une heure de retard annoncé au départ de notre train. Nous avons une marge de temps pour rejoindre l'aéroport de Toulouse fort heureusement...d'autant qu'à sont tour notre avion pour Madrid affiche un retard de 45 minutes. Gros soucis d'organisation aux guichet d'embarquement. Pour commencer nos cartes d'embarquement internet ne sont pas valables au moment de franchir la douane. Nous repassons donc par le comptoir de la compagnie pour faire éditer de véritables cartes d'embarquement. A situation exceptionnelles, conditions exceptionnelles ! Second problème...au moment d'embarquer, nos cartes ne sont pas valables non plus...Nous nous retrouvons, ainsi que nombreux autres passagers, mis de coté en attendant de solutionner le souci. Sueurs froides pour le personnel qui doit gérer une situation étrangement inhabituelle.
  Nous survolons les Pyrénées embrumés à une altitude qui nous parait relativement peu élevée, probablement en raison des conditions atmosphériques cendrées. Nous faisons escale à Madrid où nous repartirons sans encombre ni difficultés quelques heures plus tard. Le second vol atterrit en terre andalouse, à la frontière portugaise, à Jerez de la frontera. Il n'y a pas de bus a cette heure tardive de la soirée pour assurer la liaison aéroport-ville, et nous ne trouvons personne avec qui partager un taxi pour rejoindre le centre.
  La pension devant laquelle nous nous faisons déposer est aux tonalités espagnoles. Luisa sent venir les premiers épisodes du carnet de voyage : après 13 heures de voyage, j'entre et salue d'un entreprenant " buenos tardes " l'homme de la réception. Ce dernier me répond d'un " hola " froid qui me ramène à la réalité. Je ne suis qu'un touriste de passage parmi d'autres, rien de plus, rien de moins, et ne peux que constater que l'accueil réservé manque plutôt de chaleur. La suite montrera que cette impression de façade dissimulait de la sympathie et la volonté d'être disponible pour les clients. Nous prenons place dans notre chambre, sans extravagance mais confortable. Nous ferons un petit tour dans le centre proche puis rentrerons nous coucher. La journée a été longue...

Les cavaliers de Jerez et l'ame flamenco

Mer 21 :
  Quelle nuit ! Les bruits résonnent dans les couloirs de l'hôtel. Je craignais que la nuit ne soit entrecoupée de réveil prématurés. Il n'en fut rien...Nous avons dormis comme deux masses....
Nous avalons un café dans un bar proche puis, la matinée déjà bien entamée, nous partons à la découverte de l'école des arts équestres andalouse. Jerez est réputé, au même titre que le cadre noir de Saumur, pour ses spectacles de chevaux. Sur un terrain d'entraînement en sable, une cavalière droite sur sa monture répète quelques pas avec son animal. Nous assistons à une séance d'entraînement qui se tient à l'intérieur d'un palais dessiné par Garnier. Les gradins accueillent les spectateurs tout autour du champs de sable sur lequel les cavaliers répètent les exercices et les mises en scènes qu'ils travaillent des mois durant pour les spectacles. Les montures sont magnifiques. Les cavaliers et cavalières font exécuter aux chevaux les figures imposées avec beaucoup de grace et d'élégance, sous les directives et les conseils des entraîneurs. Les démonstrations sont captivantes, d'autant qu'elles sont accompagnées et rythmées par une musique espagnole sur lesquelles les chevaux dansent avec beaucoup de facilité et d'application. On peut visiter un musée dédié aux arts équestres présenté de façon très pédagogique et très ludique. Des salles thématiques abordent différents thèmes tel la place du cheval dans l'histoire, les différentes disciplines équestres ou encore le langage corporel du cheval. Un moment instructif et agréable dans un ambiance tamisée. A l'intérieur du centre, sur un second terrain extérieur, des attelages pratiquent également quelques exercices. Nous visitons les écuries et les box où sont nourris et entretenus les chevaux, les selleries où sont entreposés les selles et le matériel des cavaliers. Nous avons aussi accès aux ateliers dans lesquels sont artisanalement fabriquées et les selles ; un travail manuel long et fastidieux. Enfin nous terminerons par le musée du char exposé dans de grandes salles ; intéressante bien que moins passionnante à mon gout que le premier.
  Il est 3 heures lorsque nous déjeunons dans un restaurant aux accents locaux. Nos estomacs s'adaptent sans le vouloir au rythme andalou. Nous nous égarons dans les ruelles du centre, faisons du lèche vitrine, ce qui ne manque pas de tenter Luisa à se livrer à quelques essayages...Lassés des heures de marches, nous rentrons à notre hôtel pour une petite sieste. Nous ne ressortons qu'en début de soirée pour manger quelques tapas dans un petit bar du quartier, après quoi nous pressons un
Cliquez pour agrandir l'image
peu le pas pour partir à la recherche du " El laga de tio parilla ". Ce restaurant est un établissement réputé pour les spectacles flamenco qu'il présente. Lorsque nous y pénétrons, après nous être fait indiquer l'endroit, nous découvrons une salle quasiment vide où une poignée de visiteurs seulement sont attablés autour d'une tournée de quelque alcool. Jerez est le berceau de la musique flamenco. Nous prenons place autour d'une petite table ronde, devant une estrade en bois. Tout autour des tableaux remémorent les soirées passées. On peut y voir une photo de Penelope Cruz. L'endroit est sobre, intimiste, un peu vieillot, les murs recouverts de peintures jaunes et blanches tachées. L'ensemble confère une atmosphère chaleureuse et conviviale. Un guitariste, un chanteur, et trois danseuses montent sur la scène. Le spectacle très privé débute dans cet antre de la musique gitane. Guitare classique et sonorités flamencos, voix enrayées ; la musique devient vivante lorsque les corps s'expriment sous l'influence des notes. Il se dégage force, puissance, passion, et sensualité dans la gestuelle des danseuses. Les rotations souples des poignets, les déhanchés brusques et soudains, les claquements des talons sur les planches qui résonnent dégagent une énergie et une vitalité ardentes. Les regards passionnés et les pas déchaînés immobilisent et envoûtent le spectateur happé dans un univers passionnel, dans un moment privilégié de ressenti de l'âme andalouse sorti du ventre avec engouement.   

Jeu 22 :
    Le réveil nous sort d'un sommeil profond. Petit déjeuner dans le bar que nous avons déjà côtoyé la veille, pour prendre un café accompagné d'une assiette de churros. Nous retournons à la chambre et préparons nos sac que nous laissons à la réception. Nous partons alors à la recherche d'une bodéga à visiter. La production de vin de Jerez et de la région est un attrait important de la ville, et a acquiert une grande réputation, notamment auprès de nos amis (ou ennemis ?) anglais. Pour nous autres franchouillards, les vignobles bordelais ou les pieds de vigne bergeracois (exemple fort approprié) effacent d'un coup de sécateur les vins espagnols ! Pas de partie pris...Ne trouvant pas de cave ouverte, excepté une de taille industrielle qui me laisse circonspect, déambulant les rues de secteurs de la ville que nous découvrons, nous nous rabattons à la terrasse d'un café déguster un verre de blanc.         

Photos de Jerez de la frontera

http://picasaweb.google.com/Destinationphotos/Jerez#
   
Espagne

Bienvenu à Séville...l'appartement...la cathédrale...

Cliquez pour agrandir l'image
En milieu d'après-midi nous récupérons nos affaires laissées à l'hôtel et filons à la gare acheter nos billets pour Séville. Nous profitons du délai d'attente et du léger retard pour manger dans le hall. Une grosse heure à travers la campagne verte andalouse et nous voici dans la quatrième ville, en population, d'Espagne. Sur les quais un stand publicitaire nous met dans l'ambiance festive de la ville. Nous passons les têtes dans les trous destinés à cet effet d'un décors en carton. Nous voilà relookés en Sévillan et Sévillanne, habillés locaux, prêts à aborder les nuits festives des férias. Dégustation de manzanilla en guise de bienvenu ; nous quittons le hall de gare, un bracelet orange à poids jaunes au poignet. A 10 minutes à pied environ nous sommes rue Luis de Casseo où nous rejoint quelques instants plus tard Thérésa. Elle est une amie des parents de Luisa, et pour quelques jours nous allons occuper son appartement libre. Cuisine avec balconnet, salon, bureau, chambre, et en guise deux salles de bain ! Perché au huitième étage d'un grand immeuble, une terrasse embrasse une vue très aérienne et étendue sur le nord de la ville. Vision même vertigineuse ! Nous prendrons l'apéritif devant le panorama offert alors qu'après quelques averses éparses redoutées, le ciel fait peau neuve pour une fin de journée agréable.


Ven 23:
    Nous prenons notre petit déjeuner, puis nous préparons à notre rythme, sans oublier que le seul impératif que nous avons est de prendre le temps de découvrir et de nous imprégner. Lorsque nous sortons, le ciel nuageux de la veille ne nous a pas abandonnés. Quelques éclaircies et rayons de soleil donnent malgré tout une température agréable. Nous décidons de gagner le centre a pied. 25 minutes environ sont nécessaires pour atteindre le quartier de Casa de Pilatos. Sur une place publique se dresse le splendide palais du même nom, dont nous n'apercevrons que les murs extérieurs. Nous avançons dans un dédale de ruelles, parfois étroites, entre les façades blanches des immeubles défraîchies. De nombreuses places se dévoilent comme autant de lieux de repos, à l'ombre des orangers. Ici ou là une église se dresse. Gardant un oeil sur notre plan de la ville, nous progressons, pénétrant un peu plus dans le coeur de Séville, évitant le quartier central proprement dit, que nous réservons pour plus tard. Nous rejoignons le fleuve Guadalquivir, en face duquel pointe le quartier de Triana,  que nous visiterons également dans les prochains jours. Pour le moment nous longeons le fleuve en suivant la promenade Cristobal Colomb. Le ciel s'assombrit. Les nuages noirs s'épaississent, ternissant un peu plus le reflet de l'eau. Quelques goûtes éparses. Des avirons descendent le fleuve. La pluie s'épaissit et l'averse croissante nous contraint à nous réfugier sous un abri de fortune, qui ne nous protégera pas bien longtemps. L'averse redouble, et le parapluie nous est d'un grand secours. Abrités un long moment, patientant l'accalmie, nous reprenons la marche pour aller nous abriter plus hermétiquement sous le hall d'entrée du théâtre. Les pieds trempés, les vêtements humides, nous cherchons un petit bar pour nous manger et nous sécher. Il est 14h; nous nous mettons lentement au rythme espagnol. Une panoplie de tapas viendra à bout de nos estomacs affamés, pour une somme modique. Nous marchons beaucoup depuis ce matin. Les ballades et visites de ville sont souvent usantes pour cette raison; Séville n'en fera pas l'exception. Direction la cathédrale. Sur la place des calèches colorées passent ou attendent pour un tour en ville. Nous prenons les billets pour la cathédrale et y pénétrons. L'édifice 
est gigantesque et la structure interne donne raison aux bâtisseurs qui avaient annoncé que ceux qui la découvriraient diraient d'eux qu'ils étaient fous! Pas moins d'une trentaine de chapelles…Un monument immanquable: le mausolée de Christophe Colomb, parti de Séville pour son voyage vers les Amériques et dont les restes ont été rapatriés de la Havane. Symbole de l'histoire…L'autel et ses 1500 figures ciselées dans le bois puis dorées ou encore l'orgue dont la soufflerie était autrefois actionnée par 20 hommes  montrent des oeuvres remarquables. Nous accédons à la Giralda, un ancien minaret qui se dresse à 97 m du sol. On grimpe au sommet de la tour carrée par des plans inclinés qui permettaient jadis de monter au sommet à cheval. La vue est grandiose.  On domine parfaitement Séville sur une vision de 360 degrés. Entre les différents piliers qui soutiennent la voûte on visualise les principaux édifices remarquables de la ville. Nous quittons la cathédrale par la cours des orangers, un jardin juxtaposé. Il est 17h30. il fait chaud a présent et c'est une autre ville qui apparaît et se réveille quand l'heure tardive de l'après midi appelle la foule dans les rues. Le coeur endormi du milieu de journée se remet à palpiter. Le soleil a repris ses quartiers et la ville renait d'un nouveau jour. Les sévillans et les sévillannes croisent notre chemins, souvent habilles d'une élégance à faire palir nos tenues de visiteurs.
  Devant la plaza de torros, la ferveur croit, l'agitation augmente. Dans moins d'une heure, comme c'est le cas depuis plusieurs jours à cette heure de la journée, se tient une corrida. Les aficionados sont déjà là, attroupés dans les bars où ils se retrouvent avant d'aller dans l'arène. On ne plaisante pas avec la corrida. Preuve en est faite par leur tenue. On va a la corrida comme nous irions au théâtre...peut être mieux habillés...Les tenues colorées des femmes en traje- longues robes andalouses- sont souvent splendides, tout le temps remarquables et pour le moins qu'on puisse en dire, ne passe jamais inaperçues et attirent le regard, celui du visiteur en tout cas.
Nous cherchons un bus qui nous déposera près de notre immeuble, fatigués par une journée de marche, a errer de rue en rue, de boutique en boutique. 
Espagne

Place d'Espagne-Parc Luisa-Quartier Santa Cruz

Sam 24 :
    Nous descendons du bus à quelques foulées de la place d'Espagne. Nous pénétrons dans cette place comme on entrerait dans un théâtre romain démesuré. Sur un demi cercle de 200 mètres de diamètre s'élèvent des bâtiments de couleur brique aux extrémités duquel des tours sont érigées. Le spectacle architectural est grandiose même s'il est un peu atténué par des travaux qui dissimulent la partie centrale et en bloque l'accès. Les bâtiments qui s'élèvent ont été réalisés pour accueillir l'exposition hispano-américaine de 1929, et ce qu'on peut en dire est que les choses n'ont pas été faites a moitié. La décoration est splendide et l'attention se porte notamment sur tout un ensemble de représentations en céramique qui illustrent les différentes provinces espagnoles, et s'étirent le long de la façade intérieure de la place. Nous laissons la place pour le parc Marie Luisa. Peu a peu le soleil a fait une apparition remarquée, éblouissant lorsque nous musardons autour de pavillons à la pierre blanche. La promenade est agréable, entre palmiers et orangers. Des bassins, des fontaines agrémentent le parcours entre les allées bitumées qu'empruntent les chevaux tirant les carrosses décores, et les sentiers de terre parcourus pour les promeneurs.
  Nous laissons le parc pour entrer dans le quartier le plus emblématique de la ville, et donc également le plus visite : le barrio Santa Cruz. Nous accédons au secteur par des ruelles vierges de touristes. On peine à imaginer être dans le centre d'une grande ville. On y ressent plutôt le calme et la sérénité d'un village endormi, au fond de l'Andalousie. Au silence succède l'agitation des ruelles commerçantes. Des boutiques de souvenirs, des bars, des restaurants, et bien sur des touristes, mais également beaucoup d'espagnols.Des placettes surgissent au bout de ruelles, bordées d'orangers, et égayées par des demeures aux couleurs chaudes. Les terrasses s'emplissent de visiteurs qui cherchent l'ombre et la fraîcheur des arbres. Ici s'étire une maison aux à la façade jaune et blanche. Là, tranche le rouge. Ici un bar a tapas exhibe une enseigne en fer forge. Là, une boutique de textiles aux couleurs bleus nuit invite à la visite. A l'heure du déjeuner, nous trouvons une table autour de laquelle nous mangeons une assiette de charcuterie et une tortilla trop grosse pour un seul estomac. Les jambons sèchent au plafond. Le meilleur du monde pour Luisa, et pour cette production a la réputation indiscutable. Alors nous y goûtons…Après encore quelques ballades à se perdre qui nous conduisent parfois à des endroits déjà parcourus, nous quittons le quartier. De retour à l'appartement, c'est le moment idéal pour faire une petite sieste dont les espagnols ont le secret. Quitte a leur rendre visite, autant les imiter ! Digestion, donc, en position horizontale…
  Vers 20h30 nous ressortons. La température ce soir est douce, ce qui n'était pas le cas jusqu' à présent. Il fait bon à se promener en petite chemise. Nous prenons le bus jusqu'au centre, proche de Santa Cruz. Nous avons rendez-vous à 21 heure au restaurant " Modesto " avec Thérésa. C'est une amie des parents de Luisa, rencontrée au cours d'un échange de maison entre Séville et Colle Val d'Elsa en Toscane. Depuis, ses parents viennent à cette époque ci de l'année passer un mois à Séville. Il n'en sera pas ainsi cette année... Il fait si bon ce soir, que nous nous installons sur la terrasse. Nous découvrons le tinto verano, une boisson rafraîchissante  à base de vin rouge, d'eau gazeuse et servie très frais avec une rondelle de citron.
Cliquez pour agrandir l'image
Je dois bien avouer que c'est la première fois que je tente l'offense de couper du vin rouge avec de l'eau de cette manière. Effet concluant! Depuis que j'ai commencé à parler Italien, mes acquis d'espagnol, si non évanouis, sont tout au moins désorientés. Mon vocabulaire déjà pas bien riche semble s'être étiolé. Les mots me viennent en italien. Je baragouine un dialecte espagno-italien, entrecoupé de quelques mots de français. L'essentiel est sauf, puisque la conversation peut exister. Jambon cru, assiette de crevettes, oignons et poivrons fris jusqu'à satiété ! La température est si agréable que nous faisons une promenade nocturne dans le quartier. Nous laissons le secteur animé et nous laissons guider par Thérésa qui nous conduit dans le véritable quartier juif de Santa Cruz : Rues désertes, calmes, maisons aux fenêtres protégées par des grilles en fer forgé; l'atmosphère est paisible. Thérésa nous compte quelques faits historiques. Un ancien magasin de vente de charbon a été reconverti en bar aux couleurs relativement locales. Thérésa nous invite à boire un verre. Une première pièce fait office de vestibule, avec quelques tables et bancs. Ce dernier donne sur le bar proprement dit ; une grande salle telle un chapiteau de bodega dressé, sous lequel sont alignés grande table en bois et bancs et chaises. Sur une estrade de quelques mètres carrés, un guitariste, un chanteur et une danseuse proposent un spectacle flamenco : Danse et chant dans un registre différent de celui que nous avons admiré à Jerez. Intimiste, spontané, improvisé peut être même. Nous terminons nos verre en même temps que s'achève la prestation musicale. Nous quittons la grande salle. Les musiciens sont maintenant installés et s'affichent dans un coin de la première salle. Luisa et Thérésa se serrent sur un bout de banc. Je reste debout, les yeux écarquillés, pour écouter et par-dessus tout regarder la danseuse qu'on ne se lasse pas d'admirer dans les mouvements de sa danse.
A pied nous rejoignons l'appartement…il est 1h30… 
Espagne

L'Alcazar

Cliquez pour agrandir l'image
Dim 25 :
    Levé tardif. J'ai eu beaucoup de mal à trouver le sommeil car la température extérieure de la veille a fortement réchauffé l'appartement. J'ai donc eu un peu chaud. Au passage, nous avons été mouillés par la pluie d'hier, et j'ai attrapé un petit rhume! Le ciel de la matinée est couvert mais bientôt le soleil transperce les nuages. Le temps devient stable et sur. Nous pouvons nous diriger sans crainte de l'ondée vers l'Alcazar. Il y a dix siècles que commence son histoire. Une succession de palais et de patios, dont les réalisations et les rénovations se succèdent au cours des siècles, donnant un mélange architectural de nudéjar, de gothique ou encore de baroque. De véritables oeuvres d'art se dévoilent au fur et à mesure de la visite. Les stucs ouvragés qui ornent certaines salles ou patios sont remarquables de finesses. Quel travail ! Combien de jours, de semaines, de mois passés à la découpe et la ciselure des motifs qui s'allient telles une dentelle de pierre sur des façades entières. Les azulejos sont d'une grande richesse et beauté. Les palais s'enchevêtrent. On a parfois du mal à s'y retrouver. La salle des ambassadeurs est équipée d'un ingénieux système d'éclairage. L'électricité n'existait pas à l'époque de la construction et les architectes ont fait preuve de génie en installant sur la coupole du plafond des miroirs en acier. La lumière qui pénètre ainsi dans le salon sombrement exposé à travers les arches d'entrée se reflète sur le sol en marbre blanc La lumière diffusée est renvoyée vers le haut, puis à son tour réfléchie par les miroirs, illuminant ainsi la pièce. La fraîcheur demeure à l'intérieur des bâtiments où se mélangent harmonieusement voutes, colonnes, arches, et se succèdent les patios où coule systématiquement l'eau d'une fontaine où le long de canaux creusés dans le sol. Les jardins constituent la deuxième partie de la visite. Un ensemble de jardins, en vérité, où se juxtaposent différents styles. Haies, pelouses ou arbres dont les incontournables orangers permettent de se laisser aller à la promenade et à la contemplation dans un environnement ombragé, encore rafraîchi par diverses fontaines et bassins. Grosses carpes, canards, paons participent à l'animation. Sur un ancien rempart de pierre élégamment dressé nous pouvons contempler l'ensemble, en marchant le long de la galerie du grotesque qui domine les jardins.
  Nous quittons l'Alcazar par une place de laquelle la cathédrale et la giralda apparaissent sous un aspect différent de celui que nous avons déjà observé, et qui lui donne toute la mesure de sa grandeur. A l'heure du déjeuner, nous entrons dans un restaurant à l'accueil étonnant. Deux serveuses au style et au faciès peu invitant 
quêtent à chaque instant l'assiette du client pour la retirer au moment même de la dernière bouchée. Le temps de ranger mon appareil photos dans le sac, et les derniers grains de riz de ma paella douteuse disparaissent à jamais avant que je n'ai eu le temps de les rassembler d'une dernière bouchée de pain !
Espagne

La féria

Fini le pull sur les épaules comme c'était le cas à notre arrivée en Espagne. Désormais le soleil tape...et fort...Nous remontons l'avenue de la constitution ; artère principale où circule élégamment le tramway au milieu de grands bâtiments restaurés, dans une atmosphère qui n'est pas sans me rappeler quelque quartier bordelais. C'est une courte pause que nous faisons à l'appartement. Repos bref, puis une douche et nous nous habillons pour partir bientôt sur l'autre rive du Guadalquivir, en direction de la féria. Depuis une semaine Séville vit au rythme des festivités. Tous les jours on croise les gens qui y partent pour quelques heures ou pour la nuit, vêtus de leur plus bel apparat. Les femmes portent le traje, robe longue andalouse traditionnelles aux couleurs souvent contrastées. Elle ne peuvent pas passer inaperçues. En d'autres lieux, on croirait assister à un défilé folklorique, à une parades de demoiselles et dames plus agées. Ici, elles font parti du décors, de l'ambiance. Souvent splendides, parfois vraiment très belles. On peut voir des familles entières habillées pour l'occasion, se faire véhiculer à l'arrière d'un carrosse coloré tracté par des cheveux coiffés de pompons et de clochettes. Plus de 1000 cassetas, c'est à dire de grands chapiteaux de toile, sont dressées les unes à côté des autres sur de multiples avenues aux noms de toreros célèbres, sur une superficie très étendue :une ville dans la ville. L'essentiel des cassetas appartiennent à des familles riches de Séville qui pendant six jours entretiennent leur fonctionnement, et y invitent amis et familles à s'y retrouver et faire la fête. Il existe un certains nombres de cassettes publiques, vers lesquelles, ne détenant pas d'invitation, nous nous rabattrons. La féria débute dans l'après midi et se prolonge jusqu'au petit matin. Ce soir à minuit ce sera l'extinction des lumières et la fin de la fête 2010. Se tient également une grand fête foraine. Nous nous installons au bar d'un stand à siroter un verre, et contempler et commenter les tenues vestimentaires des belles andalouses. Les allées de la féria ont certainement désemplies comparées aux jours précédents, et certaines cassettes sont quasiment vides. Happés par la musique qui entraînent quelques locaux dans des danses traditionnelles, nous commandons un verre et quelques tapas. Lorsque l'ambiance redescend, nous partons à la recherche d'une autre cassette, d'une autre atmosphère. Les soirées sont animées dans une ambiance très locale, aux sons et aux pas des sévillannes, ces danses folkloriques et traditionnelles andalouses. Devant une assiette de jambon, un plat de poissons frits, arrosé de rebujito (manzanilla et limonade), nous suivons attentivement les mouvements et les regards lancinants qui dans un jeu de séduction composent ces danses particulières. Un anglais (sûrement !) propose un spectacle atypique et une interprétation originale, saccadée, mais cohérente, des pas qu'il semble particulièrement apprécier, toujours à la recherche d'une partenaire. Une gestuelle qui fait fureur auprès des contemplateurs ! Minuit approche, et les lumières commencent à s'éteindre, indiquant la fin imminente des festivités. Les gens se dirigent peu à peu vers la porte illuminée. A minuit pile, les éclairages s'éteignent progressivement, un feu d'artifice débute depuis les berges du Guadalquivir, dans la ferveur de la foule rassemblée. La féria 2010 s'achève dans un mouvement humain qui se déplace et s'amasse pour assister au final. Des explosions dans le ciel de Séville achèvent une semaine de liesse nocturne...
Cliquez pour agrandir l'image
Espagne

Triana...en traversantle Quadalquivir

Cliquez pour agrandir l'image
Lun 26 :
  Mon rhume m'a encore fait passer une nuit peu confortable. Ce matin Luisa doit travailler et se mettre en relation avec ses collègues. Vive internet et vive le wifi ! J'en profite pour me reposer, prendre un bain de soleil, allongé sur le fauteuil de la terrasse pour une séance de bronzage au huitième étage. Dès le milieu de matinée le thermomètre indique déjà 30 degrés. En tout début d'après midi nous sortons pour faire un peu de shopping dans les centres commerciaux du quartier. Nous rentrons à l'appartement pour grignoter quelques tapas à notre sauce. Nous adoptons aujourd'hui'hui un rythme un peu plus reposant, moins contraint par les visites et les rendez vous. Malgré tout nous gagnons le centre et la rive opposée pour aller arpenter le quartier de Triana. Ce secteur est célèbre pour ses céramiques, et de nombreuses fabriques et boutiques font à ce propos offices. Les maisons sont décorées et ornées de plaques en terre cuites peintes, aux motifs variés. Règne également de ce côté du fleuve l'âme du flamenco. Plusieurs écoles de danse affichent leur nom sur les murs des maisons. Nous nous baladons dans les ruelles, pénétrant les boutiques de céramique, longeons le Guadalquivir sur sa rive ombragée, avant de nous interrompre pour prendre un verre en bord de fleuve. De nombreux avirons descendent le courant. Face à nous, la tour d'oro réfléchit d'une couleur or la lumière tombante. Dans un bar de quartier ou les poissons et les fruits de mer sont étalés comme dans une poissonnerie, nous nous délectons de langoustines tigres et de gambas blanches. A côté de notre table, quatre retraités semblent apprécier les plats proposés : langoustines, gambas puis assiette de jambon et fromage, suivi de poissons frits, de tortilla, de verres de bière et de blancs successifs. Nous quittons le bar avant qu'ils n'aient pu achever leur commande. Bon appétit...bonne digestion ! Une agréable promenade nocturne nous conduira jusqu' à chez nous...

Photos de Séville

http://picasaweb.google.com/Destinationphotos/Seville?authkey=Gv1sRgCP690try8am4cw#
   
Espagne

Cordoue et la mosquée


Mar 27 :
    Réveil matinal aujourd'hui. Nous allons à la gare acheter deux billets à la hâte pour Cordoue. Nous somnolons dans le train. Lorsque nous ouvrons les yeux, perché sur notre gauche, se dresse le superbe château d'Almodovar. Après une heure et quart le train régional entre en gare de Cordoue. Un bus nous conduit près de la *mosquée. En pénétrant dans le monument, on accède à un monde disparu. Nous plongeons dans le passé, dix ou vingt siècles en arrière. Un ouvrage étonnant, et somptueux apparaît, bati sur le site d'une ancienne cathédrale Wisigoth. On pénètre dans une forêt de colonnes de marbres surmontées de doubles arches blanches et rouges. Tôt dans la matinée peu de visiteurs vont et viennent dans les allées de la cathédrale. L'atmosphère passéiste dans laquelle on est plongé, à l'époque des califes et des sultans, bercés par des chants religieux , dégage une atmosphère de plénitude. Le coeur de la mosquée aux mosaïques dorées est remarquable de raffinement. Nous sortons par le jardin des orangers, avant d'aller errer dans les ruelles du *quartier juif. Nous suivons un itinéraire le long duquel nous apercevons les anciennes écuries royales, l'enceinte extérieure de l'Alcazar. De la porte de Séville des restes de remparts dessinent un décors photogénique. Nous visitons également la synagogue ainsi une petite chapelle dans laquelle Luisa s'enthousiasmera devant la beauté des azulejos. Les ruelles très pittoresques donnent sur des tavernes typiques, des patios ornementés abondamment de plantes qui coulent le long des fenêtres. Les façades fleuries, les arches et passages dans la pierre, définissent des itinéraires aléatoires pour une promenade fort agréable. Nous foulons les points névralgiques de la ville.,Places et terrasses succèdent aux bars, où nous avalons quelques tapas. Verres de blancs faisant l'effet d'un assommoir ou verre de rouge rafraîchissant...Ville native de Sénèque, rendant hommage au philosophe, Cordoue me renvoie à une pensée pour Vincent et Nick avec qui nous avons souvent conversé en évoquant son nom et ses idées...
Cliquez pour agrandir l'image
Espagne

Photos de Cordoue

http://picasaweb.google.com/Destinationphotos/Cordou?authkey=Gv1sRgCL2S7-HCkYrHkgE#
   
Espagne

L'arrivée de Gian Carlo

Cliquez pour agrandir l'image
  En approchant l'appartement, nous apercevons le père de Luisa qui guète notre arrivée depuis la terrasse. Il vient d'arriver de Pise cette après-midi pour passer quelques jours à Séville. La table est dressée : picorage en tout genre et manzanilla au menu. Soirée retrouvaille également entre Luisa qui a maintenant quitté l'Italie depuis pratiquement deux mois, et son père. Nous profitons de la soirée à ciel ouvert et de la douceur de l'air...

Mer 28:
    Ce matin de nouveau Luisa doit travailler. Quant à moi, je pratique un peu mon italien en discutant avec son père. Matinée tranquille donc...Nous sortons, prenons un bus, puis le tramway, sans soucis quand à la ligne à prendre, étant donné qu'il n'en existe qu'une! Nous poursuivons à pied, à la recherche d'une rue et d'un établissement connu par Luisa et son père. Nous arrivons devant une adresse recommandée par le guide Michelin. En pénétrant dans le restaurant, je commence à sentir un lieu assez " select ". On nous indique la salle du restaurant. Il est 14 heures ; trop tôt pour les espagnols encore en pleine sieste. On se retrouve dans une salle quasi vide, face à quatre serveurs en costume de service...et moi en short et tongs ! Oups ! Sensation garantie...Sur l'instant, ne m'attendant pas à cette atmosphère, je me retrouve un peu idiot dans ma tenue de plage ! Je doute que le roi d'Espagne, dont la photo est affichée dans le hall d'entrée ait fait une apparition aussi remarquée lors de son passage. L' Alhambarder est une école hôtelière qui prépare une restauration de qualité, servie par des étudiants, sous le contrôle des professeurs, et ceci à des tarifs imbattables. Le menu que nous composons est relativement raffiné et de surcroît très bon.
  Direction à présent le musée des beaux arts. Le palais est par lui même imposant et architecturalement beau. Les expositions de tableaux sont essentiellement consacrés à la période médiévale, ce qui ne présente pas pour ma part une grande fascination. Une exposition temporaire sur un artiste nommé Murillo sera le réel objet de la visite, et l'occasion de voir quelques belles peintures. Les explications des tableaux sont présentées par un audio guide qui rend les oeuvres plus vivantes, et plus compréhensibles...et permet de décrypter quelques magnifiques peintures de ce peintre du 17ième siècle.
  Je peine à le croire : il est 18h30 et un panneau d'informations de la ville indique 39 degrés ! Incroyable ou juste impossible ? L'air est sec et l'atmosphère demeure très supportable dès lors que l'on reste à l'ombre ; si bien qu'on a la sensation d'une température moins extrême. Nous flânons le long de rues commerçantes sur des secteurs que nous avons déjà pratiqués, mais dont les détails se révèlent. La façade d'un immeuble, les azulejos d'un patio entrouvert, les céramiques d'une taverne se dévoilent par une observation scrupuleuse.
  Nous passons à l'appartement avant le rendez vous que nous avons avec Thérésa à la terrasse d'un bar. Un petit air rafraîchit l'atmosphère chaude de la journée. Il est 20h30 à ce moment là. Elle est déjà installée lorsque nous arrivons avec quelques minutes de retard. En sirotant un verre de tinto verano, nous dégustons de petites tapas variées, que proposent les serveurs, sur des plateaux. C'est une manière originale de manger, sans le souci d'avoir à choisir, avalant au passage saucisse, crevette à la plancha, boulette de fromage, et d'autres encore, servis et piqués sur un morceau de pain tartiné de différentes sauces. Au moment de partir, Thérésa remet à Luisa un souvenir de Séville :un joli cadre aux couleurs jaune et blanche de l'Espagne, garni d'azulejo aux motifs bleutés, sur lequel est fixé un thermomètre. Commode pour me rendre compte que le panneau d'affichage de la ville n'avait pas pris une insolation et affichait une température tout à fait cohérente ! Pratique et utile puisque nous n'en avions pas en France!    
Espagne

Grenade et le quartier de l'Albaicin

Jeu 29 :
    La nuit a été chaude. Je range mes affaire, boucle mon sac. Luisa reste pour quelques heures supplémentaires, profiter un peu encore de son père. Je file à la gare de bus acheter un ticket pour Grenade que je prendrai quelques instants plus tard. Je quitte donc définitivement Séville après une semaine dans la capitale andalouse...pas vraiment le temps encore d'y penser. Luisa me rejoindra en début de soirée.
  Il faut un petit moment pour quitter la ville, laisser les périphériques et s'éloigner de la banlieue. Peu à peu le paysage devient plus vallonné. De grandes oliveraies s'étendent sur un sol argileux. Les vallons deviennent collines ; les collines herbeuses deviennent rocheuses. Les pans se resserrent, s'élèvent. Quelques villes blanches se blottissent au creux d'un versant. De petites montagnes se forment. J'écoute la musique, le casque branché sur la prise radio située devant mon siège. Autant j'aime m'imprégner d'un lieu en y restant, autant j'aime ressentir le renouveau qu'affichent les paysages changeants d'un voyage en bus. Une nouvelle découverte après une escale...Le mouvement après l'immobilité. La vision de l'inconnu après la prise de repères. En approchant de Grenade, le paysage s'ouvre, le ciel se voile, l'atmosphère devient brumeuse. La Siera Nevada s'étire en toile de fond, dévoilant des sommets enneigés. L'arrivée dans la ville me plait. Je me dirige facilement vers le centre en empruntant un bus, et obtiendrai quelques informations à l'office du tourisme. Un second minibus grimpe le quartier nord est et me dépose devant l'entrée de l'Alhambra. L'hôtel est situé une centaine de mètres au dessus, idéalement placé. Je découvre une chambre relativement petite, faite pour y dormir mais certainement pas pour y passer des heures à farnienter. Cela est largement compensé par la terrasse sur les toits, avec piscine semi couverte, entourée de baies vitrées en prime. La vue est magnifique, bucolique. De petites montagnes bleutées embrassent la ville que l'on aperçoit dans la vallée. Des collines verdoyantes et boisées nous entourent sans nous étreindre. C'est un décors très ouvert dans lequel on se sent à la fois proche de la ville et en campagne ou même en montagne, et dans tous les cas en pleine nature, le ronron de la piscine comme musique de fond.  L'Alhambra est à 150 mètres en contrebas, et pourtant il demeure totalement camouflé par la cimes des arbres qui foisonnent autour. J'emprunte un petit chemin de terre et de pierres pointues : " La cuesta de los chinos " qui longe une fortification extérieure de l'enceinte de l'Alhambra. La descente est abrupte, mais on rejoint en quelques minutes le cour de la rivière Darro qui guide le voyageur jusqu'au centre animé de la ville. Je laisse le cours d'eau pour remonter en pente plus progressive sur l'autre rive. En bifurquant à droite j'accède au quartier gitan de Sacromonte. Des cactus et de la pierre font leur apparition, laissant apparaître des abris troglodytes habités jadis. Des ruelles excentrées du Sacromonte je rejoindrai le quartier de l'Albaicin. De style arabe et classé au patrimoine mondial de l'humanité, l'Albaicin dénote remarquablement des visites des jours passés. Flanqué sur une colline, c'est un véritable village pittoresque au sein duquel on se laisse guider par l'intuition. Ainsi on erre à travers ses ruelles étroites, ses multiples placettes pavées, ses escaliers et ses patios fleuris. Les rues, les maisons, les boutiques, les restaurants sont floqués de céramiques aux tonalités bleues ; les maisons anciennes blanchies à la chaux. On découvre, depuis de magnifiques belvédères, l'Alhambra dans toute sa grandeur avec la Siera Nevada en toile de fond, et une partie de la ville qui plonge à ses pieds.
 
Cliquez pour agrandir l'image
De retour à l'hôtel je m'installe sur la terrasse siroter une boisson fraîche. Je m'imprègne de la douce lumière qui enveloppe le site, bercé par le chant des oiseaux. J'attend ainsi Luisa qui ne tardera pas à me rejoindre. En une demi journée, beaucoup de choses déjà à raconter ! A peine le temps de faire le tour du propriétaire que lorsqu'elle est enfin arrivée, nous repartons vers l'Albaicin pour une visite nocturne. C'est un autre visage du quartier que je découvre, un autre panorama sur l'Alhambra éclairé. Le charme est bien réel mais différent. Nous dînons sur une belle place, dans la douceur de la soirée, mangeant jusqu'à plus faim les différentes tapas et plats de poissons frits commandés. Le dernier bus sera passé avant que nous n'ayons quitté la table. A la nuit rentrante, il nous faudra faire fonctionner nos mollets endormis pour remonter la rude pente qui mènera jusqu'à l'hôtel...
Espagne

L'Alhambra

Cliquez pour agrandir l'image
Ven 30 :
    Nous prenons le temps de déjeuner, de nous laver, de nous préparer tranquillement. Comme hier le soleil est présent, la chaleur s'installe, mais le ciel est voilé. Nous prenons les petits chemins qui s'élèvent au dessus de l'hôtel. De sentier en sentier, de colline en colline, nous avançons au grès de l'inspiration et des indications. Nous suivons des pistes de terre rouge, au milieu d'arbres et de fleurs sauvages aux couleurs vives. Les montagnes tantôt disparaissent derrière une colline, tantôt refont surface, toujours coiffées de neige. Nous rejoignons des points d'observation avec vue aérienne sur la ville qui en offrent des aspects nouveaux ainsi que de monuments jusque là invisibles. 2h30 de ballade alternant ombre et soleil dans le parc urbain nous hissent aux environ de 1500 mètres d'altitude avant de nous remmener à l'hôtel par des chemins suivis à l'orientation intuitive.
  Nous déjeunons sur la terrasse. A 14 heures, nous entrons dans l'Alhambra, dont la visite est programmée et réservée depuis plusieurs jours. En commençant par visiter la partie la plus excentrée, nous suivons d'agréables sentiers qui parcourent de sublimes jardins dans lesquels se mèle l'eau harmonieusement. Nous slalomons dans la fraîcheur des allées plantées, des haies taillées, des plantations fleuries et des tonnelles décorées. D'admirables points de vue sur les palais de l'Alhambra et sur le quartier de l'Albaicin sont visibles depuis l'ancien palais de repos- le généralife. L'itinéraire jalonné permet d'accéder à la forteresse de l'Alcazaba. Les remparts de la plus ancienne partie du site offre notamment une vue panoramique à 360 degrés, depuis le sommet d'une des tours. Deux musées, dont un sera fermé se situe à l'intérieur du palais circulaire de Charles Quint. Les palais Nasrides, demeure des émirs et lieu politique, présentent des trésors architecturaux. Des salles plus artistiquement décorées les unes que les autres arborent arabesques en dentelles, plafonds étoilés, colonnes finement décorées, chapiteaux polychromes : immersion progressive dans l'ambiance des lieux. On parcourt les salles du tribunal royal, du centre d'activité diplomatique et politique de l'Alhambra ainsi que de la partie privée du palais. Nous flânons encore dans les jardins où les rosiers en fleurs embaument, entre patios et bassins.
  Nous avons passé l'après-midi au coeur de l'Alhambra. Rapidement nous passons par notre chambre d'hôtel, puis descendons en ville ressentir l'ambiance du centre de Grenade, alors que notre dernière soirée se profile. Nous marchons le long du Darro, joliment emménagé. Ponts de pierres, façades caractéristiques, cours d'eau en cascade, ruelles perpendiculaires, longues et étroites débouchant sur un escalier, bar à tapas ou bar à thé...attribuent au centre une atmosphère romantique ou mélancolique. Le quartier piéton recelle quelques beaux recoins, belles places qui se dévoilent à la clarté des éclairages publics. Au hasard des rues nous pénétrons dans un bar, entrons dans un restaurant au comptoir duquel nous nous installons. Bel endroit pour une dernière soirée, où chaque consommation est accompagnée de tapa. Avant que le dernier bus ne nous laisse bloqués en ville, nous remontons la colline pour rejoindre notre chambre.
  Demain matin nous devrons quitter l'hôtel vers 5 heures pour ne pas manquer le bus pour l'aéroport, que nous devrons rejoindre en prenant un taxi... Le retour se fera en temps sans les difficultés ni les incertitudes de l'allée. ..

Photos de Grenade

http://picasaweb.google.com/Destinationphotos/Grenade?authkey=Gv1sRgCNPLl6C3iuHakAE#
   
Espagne


Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeuxMarcel Proust